Politique écologique

 

Un article de Livingstone.

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Version du 16 décembre 2017 à 13:26


Lettre ouverte à un ami écolo.

J’ai longtemps réfléchi à la question de l’écologie politique, et à la politique tout court d’ailleurs. Aussi, je crains que ces quelques lignes soient bien trop brèves pour décrire mes tribulations dans ce que j’appelle mon triangle des Bermudes avec ses trois sommets, rouge, noir et vert !

Je pense que l’écologie n’est pas en panne de politique. C’est un peu comme si on se plaignait que l’économie (ou la finance) soit en panne de politique parce qu’elle n’a pas son parti en tant que tel ! (Imagine ce slogan : « votez pour les éconos ! ») Pourtant, tous les partis traitent des problèmes — et des solutions — de l’économique.

Il n’y a pas eu de « parti » politique, ni du machinisme, ni de la renaissance, ni même de l’antiesclavagisme. Mais chaque fois il y a eu des modes de pensées qui sont devenues des modes de vie. Ce sont des modèles de société qui s’imposent, car la politique n’est pas « écologie » : elle est société. Ce qu’il faut, c’est repenser la société, c’est-à-dire redistribuer les rôles de chacun d’entre nous sur cette planète, notre unique habitat, et à mon sens, c’est cela la Politique, la grande, celle du futur comme rêve un Hubert Reeves.

Il ne faut pas se cantonner à des disputes stériles pour savoir si on préfère une appendicectomie au fer rouge chauffé à la bougie : ce n’est pas cela de l’écologie, c’est même carrément hors sujet. Le problème est rigoureusement le même que celui de la distribution de la richesse vue par les autres choix de politiques, du libéralisme au communisme. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est de planifier la distribution des richesses de notre planète. En un mot, jouer le rôle d’intendant.

C’est une première, car il ne faut pas le perdre de vue que notre planète ne connaît pas nos frontières. Le communisme s’est éteint, parce qu’il n’était pas international. L’écologie s’éteindra si elle n’est pas planétaire.

Il faut donc, sur l’expérience des autres, inventer une troisième voie.

La politique est société. Quelle société ? Un ensemble de SARL ? Que signifie ce terme « société » ? En avons-nous seulement nous-mêmes une idée, ou sommes-nous des pions sur un échiquier. En temps de guerre, nous serions chair à canon au service de quelque grand stratège œuvrant pour la paix, notre paix. Mais en temps de paix, ne sommes-nous pas |chair à fric au service de la sacro-sainte production qui nous évite le chômage et nous apporte les joies de la consommation ?

Le général sait que telle troupe n’aura que des médailles posthumes. Les grands patrons, eux savent que bientôt telle « business unit » sera en faillite. Pour gagner la guerre, il faut parfois perdre une bataille. Pour garder un actionnariat, il faut parfois enrichir le rang des laissés pour compte. Dans notre société civilisée, on ne meurt pas en héros, car on nous laisse la vie sauve, c'est plus propre.

Et vous voulez sauver la planète ? On ne sait me pas comment sauver l’espèce humaine !

L’écologie n’est pas en sommeil, c’est la société qui l’est, et la société, c’est nous. Ce n’est pas des images charismatiques qu’il faut tels des « libertadores » nous conduisant vers la victoire, mais des penseurs. Et non pas des penseurs qui nous disent ce qu’il faut penser, mais qui nous apprennent à penser. Et pas à penser, comme tu le dénonces, pour se faire intellectuellement plaisir, pour fantasmer sur Le sauveur que nous aurions pu être !

Il faut que chacun soit porteur d’un mode de vie et sans attendre la venue d’un messie. Je crois que les grandes figures de proue n’engendrent pas de courant de pensée, elles en sont issues. Leurs capacités de synthèse et de stratégie réunissent les sympathisants, puis amplifient le mouvement. J’ai quant à moi une certaine méfiance des figures charismatiques, car bon nombre des dictateurs en sont issus.

En attendant, il faut que nous soyons nombreux, très nombreux, afin que ceux qui décident en notre nom, sans nous consulter d’ailleurs, connaissent nos idées et redoutent notre réactivité.

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