Gouvernance à la Hôdo/Les ressources
Un article de Livingstone.
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Les ressources
Combien l’humanité peut-elle prendre sur la nature sans la dénaturer et la mettre en péril, c.-à-d. en conservant sa biodiversité et sa possibilité d’évoluer naturellement vers d’autres formes de vie ?
Des études préalables semblent indiquer que l’espace minimum d’une chambre pour abriter quelqu’un devrait être de 9 m². En fait, le sens « abri » de Hôdo ne se résume pas à « dortoir ». Un abri devrait déjà permettre un certain stockage de bien personnel et d’un espace minimum de vie, même cloîtrée, donc l’espace minimum serait plus proche des 12 m².
Le besoin d’un « abri » ne se limite pas à une retraite, voire une réclusion, car un humain ne peut rester cloîtré dans une cellule de survie. L’humain est un être social qui peut trouver refuge et réconfort auprès des « proches », famille, clan, tribu, collège et autres associations. Pour cela, il a besoin d’échanges de plusieurs types donc de plusieurs zones d’espace de partage. Ces zones ne sont pas nécessairement ouvertes à tous et à tout instant, car elles peuvent être des lieux de rencontre pour différentes activités incompatibles entre elles, nécessitant intimité, concentration, etc.
Il faut noter au passage que selon les normes françaises un espace de travail est autour de 11 m² minimum. Il faut donc ajouter des espaces de communications à la structure de base pour assurer cohabitation, stockage, déplacements, équipements de toute sorte. Arbitrairement, on pourrait dire que tous ces espaces utiliseraient 100 m² par habitant. Ce qui n’est pas énorme. Cela ne représente même pas 2 % d’un terrain de foot, et, il faut garder en mémoire qu’à l’exception des 12 m² d’abri privés, tout le reste serait partageable, de plus en plus partageable au fur et à mesure que l’infrastructure toucherait de plus en plus de gens. Comme on s’accorde souvent pour estimer qu’une bonne efficacité relationnelle est entre 7 et 12 individus, quel que soit le type de groupe d’activité, familiale, professionnelle, en atelier, en plateau ouvert (open space),etc. Cette superficie représenterait approximativement un terrain de foot dans lequel chaque groupe essaie, quand on lui en donne l’opportunité, d’organiser comme il l’entend son espace de vie, dédié autant au repos qu’aux activités, professionnelles ou non. Si on utilise un algorithme approprié, on constate que ce modèle conduirait à attribuer environ 1ha pour 128 personnes.
L’espace vert semble indispensable pour le bien-être des humains aussi bien sur le plan physique que sur le plan mental, et donc relationnel. Approximativement, on peut estimer faute de mesures plus précises qu’un bon ratio de paysage vert serait au moins de 1/1, c’est-à-dire, pour chaque m² construit, 1 m² de « verdure ». Donc dans notre hypothèse, il faudrait 1ha pour 128 personnes. Par contre, il faudrait 10 fois plus de terre agricole pour nourrir cette communauté. Cela conduirait à une occupation de territoire 12ha.
L’espace occupé par toute la « termitière » française représenterait au total 7 000 000 ha, c’est-à-dire le dixième de la superficie de la France dans laquelle sont inclus les espaces non habitables.
En résumé, dans le modèle « français », à défaut de modèle planétaire, on aurait une répartition de l’espace suivante pour chaque habitant :
- 10 m² pour un abri minimum (par exemple style chambre pour étudiant en campus universitaire)
- 100 m² pour l’espace communautaire (zone de travail, d’échange, de commerce, de circulation, etc.)
- 1000 m² d’espace « vert humanisé » décomposé en 100 m² comme parc, jardin, pelouse... et 900 m² à usage agricole.
- Enfin, 10 000 m² (1ha) tout terrain confondu.
Pourquoi un tel calcul ? Pour deux raisons :
- valider la possibilité d’avoir un abri à la Hôdon ;
- responsabiliser l’entretien de l’espace alloué.
La première raison devrait répondre à la question fondamentale : quelle population peut vivre sur Terre sans dénaturer l’espace naturel ? Il ne semble pas possible de le dire en l’état actuel de nos connaissances.
Il ne s’agit pas de découper la Terre en damier, ce serait opposé à l’esprit Hôdo d’imposer des lois à tire-larigot pour imposer un comportement arbitraire donc dictatorial. L’objectif de la deuxième loi de Hôdo n’est pas de (re)distribuer les sols, mais de trouver la manière d’assurer le droit au refuge efficace, tout en ne cessant de respecter la Terre, car c’est par là qu’il faut commencer. Sans elle, pas d’abri pour l’humanité. On ne pense jamais assez aux conséquences sur l’environnement et sur la planète lorsqu’on veut aménager l’habitat des humains et comme tous les dépassements des limites écologiques, c’est souvent tard (trop ?) qu’on s’aperçoit des dégâts et de leur irréversibilité. La déforestation est plus facile et rapide que le reboisement.
Si chaque humain avait un « abri hôdon », et non un dortoir temporaire, même si ces abris étaient « empilés » dans des bâtisses tout en hauteur, il faudrait vraiment se souvenir qu’il y aura toujours une infrastructure, et donc tout un espace associé, qui, lui, dépasse de loin les quelques m² qui abritent la personne. En effet, chaque humain mange, boit, s’habille, a des besoins physiologiques et psychologiques, de santé, de distraction, d’acquisition de connaissances, d’échange de savoir et de savoir-faire avec d’autres humains... Tout cela prend de la place. Or dans l’esprit Hôdo, l’environnement tant naturel que social doit être respecté. C’est la première loi, incontournable pour pouvoir respecter toute forme d’intelligence. On peut creuser des métros, superposer les bureaux, mais il est impossible de superposer des parcs, des champs ou des forêts.
La question est importante, car, s’il s’avérait que nous étions en train de surexploiter les ressources de notre planète, ne faudrait-il pas envisager de programmer une décroissance de la consommation, voire de freiner la démographie vers un statut de renouvellement neutre, c’est-à-dire un enfant par adulte ? Même si la question choque, il faut peut-être la poser tant que l’on peut y penser sans paniquer et se précipiter vers des solutions draconiennes, voire expéditives. Une chose reste sûre au niveau de Hôdo : il n’y aura jamais de lois ni pour favoriser les naissances ni pour les limiter, puisque le système se veut acratique. Quant à responsabiliser l’entretien de l’espace alloué, il faudrait aussi au préalable bien définir ces trois termes : « responsabiliser », « entretien » et « alloué ».
Allouer des « abris » ?
La terre n’appartient à personne ou la terre appartient à celui qui s’en est approprié par la force, l’occupation, le travail du sol, l’achat, l’héritage... ?
Pour Hôdo, personne n’a vraiment ni raison ni tort.
Dans la nature, les espèces vivantes n’ont aucune limitation pour leur indiquer si elles peuvent ou non s’étendre. Le virus n’a aucune permission pour coloniser notre organisme, le moustique choisit, à ses risques et périls, l’endroit de notre peau qui lui convient... d’ailleurs de manière éphémère, mais marquante.
Les animaux plus évolués ne se battent pas vraiment pour prendre possession de leur terrain de chasse. Lorsque la meute devient trop importante pour leur terrain de chasse, en général certains membres, bannis ou explorateurs, la quittent pour chercher d’autres horizons.
Il n’est pas impossible que le début de l’expansion de l’humanité se soit fait sans conflits de territoire tant qu’il y avait de l’espace. Du moins, jusqu’à ce que cet humain découvre que ses congénères faisaient partie du « gibier » du terrain de chasse, un gibier utile et domesticable. Du territoire libre, il en restait suffisamment, mais c’était souvent devenu plus rentable de conquérir les espaces déjà habités.
Ainsi, celui qui n’appartient pas à une meute dominante devient un instrument qui fonctionne d’autant mieux qu’on le domestique avec le bâton ou la carotte afin que son comportement soit rentable. Comme les humains à l’instar du bétail occupent de l’espace, conquérir cet espace c’est prendre à la fois les richesses du sol, sa flore, sa faune, et l’humain qui s’y trouve. Le territoire de ce dernier devient alors lui même enjeu de domination et est soumis aux lois du seigneur. D’où finalement toutes les guerres d’hégémonie, qui en fait ne cachent toujours que des guerres de ressources pour les meutes dominantes, et parmi les richesses convoitées, l’humain vaincu.
Peu à peu se sont constituées les nations que nous connaissons, avec leurs alliances et les conflits, à l’intérieur et à l’extérieur de leurs frontières.
Dans l’esprit Hôdo, le respect de la première loi conduit à la notion que personne ne détient à lui seul la Vérité, et que cette vérité correspond à une expérience personnelle. Cette absence de vérité absolue, qui tout compte fait est notre gage de liberté, et donc d’humanitude, a conduit vers des choix et des options qui a posteriori sont souvent contestés, mais on n’efface pas le passé à coups de gomme. Il est transmis comme tout ce qui est vivant et autoadaptable sous forme d’héritage, il façonne les traditions, la culture, les règles sociales comme l’eau qui sculpte le relief. L’Histoire fait partie de l’environnement dans lequel se développe une intelligence. « Le respect de toute forme d’intelligence et son environnement... »
Pour ces raisons, le projet Hôdo ne s’amusera jamais à détricoter un quelconque héritage et ne fondera jamais le comportement social sur une quelconque vengeance, car derrière chaque revanche il n’y a qu’un seul et unique moteur : l’agressivité du postulant dominant qui veut dominer à la place de ceux qui le dominent.
Le futur se fait en bâtissant du nouveau sur l’ancien, car la création est la principale qualité de l’humanité. Puisqu’il est impossible de faire disparaître la montagne, c’est l’intelligence enrichie par l’expérience, l’héritage et une éducation efficace qui aura à trouver comment passer les cols ou contourner les obstacles.
Le Projet Hôdo, ce n’est pas une révolution : c’est plus, c’est permettre l’usage harmonieux de l’intelligence.
Alors, allocations ? Ce mot contient la notion de don fait par un État. Comment trouver un système réaliste de « prêt », de « dons », de location ou autres pour offrir un abri hôdon à ceux qui n’ont rien aujourd’hui et pour prévoir la place qu’occuperont ceux du futur.
Il ne s’agira pas de dépouiller Pierre pour habiller Paul, et de réécrire l’histoire et de changer de dominance. D’une part, les héritages ne sont pas éternels et de nombreux empires ont fondu dans les successions. D’autres parts, la redistribution par expérience n’apporte aucune véritable solution si ce n’est d’assouvir une soif de revanche, car souvent cela se transforme à vider le tonneau d’un seul pour distribuer des gouttes d’eau à tout le monde : la soif reste après que le tonneau est vidé.
De plus, le calcul antérieur a pour but de tenir en compte au-delà de l’abri, de l’occupation des espaces techniques, sociaux, biologiques et écologiques. Ne pas tenir en compte risquerait d’être écologiquement et psychologiquement contre-productif, voire franchement nocif. On ne peut probablement pas recouvrir toute la Terre de constructions ni entasser les gens logés « en batterie ».
La question de logement concerne deux grands types de populations : ceux qui n’ont pas encore et ceux qui n’en ont plus.
Parmi ceux qui n’ont pas encore d’abri, il y a ceux qui seraient nés « hors loi Hôdo » et ceux qui s’installeraient pour la première fois dans un territoire « hôdon » et évidemment ceux qui y naissent. Selon le concept Hôdo, ce tout dernier point ne devrait pas présenter de difficulté, car on pourrait statuer qu’à chaque naissance correspond un abri et que le temps de construire cette structure ne présente pas d’urgence. Par contre, les autres cas peuvent avoir besoin de plus d’urgence. Il faudrait donc pratiquement prévoir ces logements pour ne pas être pris à l’improviste et être incapable de réagir efficacement.
La seule chose qui serait envisageable c’est d’avoir une sorte de « Plan d’Occupation des Sols » qui serait basé sur une estimation de toute la planète, ou, à défaut de vison planétaire, d’un pays si l’on considère que ce dernier est une entité qui réunit des gens partageant un même protocole de convivialité et de synergie.
Il faut aussi éviter l’entassement de population et ne surtout pas argumenter que plus une terre est habitable, plus elle peut être peuplée, même si certains endroits sont privilégiés pour devenir de mégapoles. L’écologie n’a pas de frontière et les poumons, les réserves de ressources naturelles servent toute la planète. Cette pensée doit primer l’ensemble des projets d’exploitation.
A priori, la seule « philosophie » qui ait une chance de pouvoir répondre à cette question serait la notion de ZUP destinée à permettre la création de quartiers nouveaux complets avec leurs logements, leurs commerces et leurs équipements, et ce, en évitant toute spéculation. Ce dernier point associé à l’écologie imposerait donc une supervision compétente par un organisme multidisciplinaire, neutre et objectif, un organisme d’État, mais non étatique.
Tous ces points conduisent à examiner les cas suivants en tenant compte de l’existant pour l’adapter à la deuxième loi de Hôdo :
- un abri dès la naissance, la deuxième loi de Hôdo ;
- le logement éphémère ou de secours ;
- le logement des chassés ou fugitif de domicile ;
- le logement nomade ;
- l’accueil de réfugiés ;
- le logement de longue durée ;
- le changement de logement ;
- le commerce du logement ;
- l’héritage du sol ;
- et la mixité ?
Un abri dès la naissance, la deuxième loi de Hôdo
Il faut bien comprendre l’esprit de Hôdo concernant le droit à la fuite intimement lié au respect de l’intelligence.
Le respect de toute forme d’intelligence doit inclure celle de tout enfant : lui aussi a droit au respect de son intelligence au même titre qu’un adulte. Comme l’adulte, il peut, à un moment ou un autre, avoir besoin de ne pas affronter un obstacle jugé par lui comme étant insurmontable, traumatisant, voire définitivement handicapant. Il ne s’agit pas seulement de maltraitance telle que la pédophilie, l’inceste... mais, même dans des environnements plus sereins, l’enfant peut avoir besoin d’intimité, de jardin secret, de tour d’ivoire. Cela est indispensable pour assimiler des épreuves endurées, se ressourcer, se préparer à un effort à venir. Or le jeune des villes modernes ne peut plus le trouver d’espace libre de tension dans l’environnement immédiat puisqu’il est « civilisé » : plus de bois, de terrain vague, de brousse... Il appartient en plus à une société qui lui imposera de se concentrer sur des tâches telles que la lecture, des tâches qui requièrent une certaine concentration, donc du calme pas toujours évident à trouver en fratrie. Les adultes se plaignent parfois de « ghettos » du point de vue de l’adulte, mais jamais du point de vue de l’enfant qui n’a pas son mot à dire.
Enfin, il est logique de penser que l’enfant deviendra adulte et qu’il aura de toute manière droit à cet espace selon le concept hôdon, alors pourquoi attendre la dernière minute ?
Un espace « hôdon » serait une sorte de « nationalité » attribuée à la naissance qui aurait une signification matérielle avec sans doute une signification plus profonde qu’un bout de papier. Ce type de « nationalité » conduirait néanmoins à beaucoup plus de devoirs, car dans l’esprit Hôdo le respect de toute intelligence et son environnement conduit à respecter les autres tout autour de ce « berceau ». C’est un devoir, non un droit. C’est un sujet qui sera traité plus tard. Mais dans l’ordre, je préfère examiner ce qu’il faudrait pour être hôdon et ce qu’il y a de disponible.
Inéluctablement, on devra s’apercevoir qu’il y aura un problème de place et de ressources. Un enfant, ce n’est pas qu’un berceau, qu’une chambre, c’est toute une structure : soins, nourriture, habillage, éducation, distractions, équipements pour les communications, gestion de l’énergie... C’est une « demande » supplémentaire à toute la société et à la planète que les calculs antérieurs essaient de montrer, même si les chiffres à ce niveau sont approximatifs. Ce n’est pas « rien », c’est une vie.
Même si le concept de superposition de l’habitat gagne en avantage, il demeurera au sol de nombreuses structures qui resteront à l’air libre et qui sont indispensables pour l’équilibre psychosocial et écologique. Il ne faut pas non plus oublier que chaque capteur d’énergie solaire remplace irrémédiablement un espace équivalent de verdure. Tout n’est pas superposable.
Il faudra donc un jour penser obligatoirement à la limitation des naissances, non plus au niveau national, mais planétaire et tendre vers un statu quo : un adulte/un enfant. Préparer l’avenir c’est prévenir les accidents qui peuvent survenir quand on en a conscience.
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