Pendule social
Un article de Livingstone.
Les alternances socio-politiques se comportent comme un pendule.
Il est souvent intéressant dans les sciences physiques de trouver des analogies entre phénomènes qui obéissent aux mêmes lois et suivent les mêmes équations. Il en est ainsi pour tout système dépendant des trois facteurs que l'on pourrait appeler « énergie disponible liée à l'état actuel », « dissipation de l'effort » et « changement proprement dit ».
L'énergie à l'état actuel, est le capital que dispose le système qui se réinvestit pour évoluer et de produire le changement proprement dit. C'est ce qui se passe lorsque le pendule est en haut de sa trajectoire. À cette position, il a accumulé un certain capital énergétique qui le pousse à redescendre vers le bas. Mais lorsqu'il est en bas, le mouvement ne s'arrête pas d'un coup, et le pendule remonte vers le haut. Ainsi, il oscille de gauche à droite d'autant plus fort que sa position de départ était élevée. Tout se comporte alors comme le Yin et le Yang : alternance gauche-droite, conservatisme-progressisme, mysticisme-laïcisme, libéralisme-dirigisme...
Ce mouvement semblerait perpétuel, mais, plus ou moins vite, le pendule livré à lui-même s'immobilise. C'est ici qu'intervient la dissipation de l'effort. Toute action rencontre une plus ou moins forte résistance qui engendre une dissipation d'énergie généralement sous forme thermique. Qu'on le veuille ou non, vivre contribue à dissiper de la chaleur ; le problème écologique du réchauffement dû à l'activité humaine est de savoir comment ne pas exagérer... un autre sujet.
Du point de vue socio-politique, l'amortisseur de type visqueux (comme ceux d'une voiture) est la masse moyenne, la bourgeoisie. On constate que c'est effectivement son absence qui favorise les révolutions dans les pays où l'« aristocratie » s'appuie sur une population pauvre. Alors que, dans les pays où plus des deux tiers de la population, non seulement, mangent à sa faim, mais jouissent d'un certain confort, l'alternance ne provoque presque plus de remous.
L'immobilité, c'est la mort. Il est illusoire de rêver à une solution définitive, car dès que l'humain résout un problème, il en trouve un qui était caché derrière, et la quête vers la meilleure solution reprend.
Dans un système tel que le pendule, il existe, heureusement pour le modèle socio-politique, une quatrième composante : le travail. Or, la vie est travail. Tant qu'il y aura vie, le pendule sera agité. Ce qu'il faut, ce n'est pas l'immobiliser dans une paix « requiem in pace », mais éviter les révolutions, celles qui font couler le sang, et tomber les têtes pour être remplacée par d'autres, celles de l'hydre du Pouvoir.
Tout mettre sur un axe linéaire unidimensionnel gauche droit est une insulte à l’intelligence qui est multiple et adaptable. C’est pourquoi il y a tant de divergences au sein des partis et tant de rapprochement inattendus entre eux. Ce sont de grands mots devenus creux pour étiqueter les pro et les anti quelque chose. Il est statistiquement impossible pour un seul humain d’être pro ou anti en tout, il est même illogique d’être constant tout au long de la vie tant que le cerveau est capable d’apprendre et « oublier ». À moins que sans le savoir, nous tombions dans l’éternel travers d’opposer une dominance contre une autre dominance. Dans ce cas, la démocratie revient à un choix de monarchie contractuelle.
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