Revenu minimum universel

Un article de Livingstone.

Comme je le dis souvent dans mes billets et que je reprends dans mes romans, nous, tous les Terriens, disposons d’un revenu minimum, l’énergie solaire et la gravitation au moins. Tous les citoyens le reçoivent : que nous soyons nouveau-nés ou en fin de vie, né dans le ruisseau ou avec une cuillère d’argent dans la bouche. Et cela, quel que soit l’environnement de notre séjour, car rien que ces deux énergies, solaires et gravitationnelles, offrent les vents, les pluies, les marées… tous les courants qui brassent notre planète et finalement touchent tout le monde d’une manière ou d’une autre, de l’équateur aux pôles, des océans aux montagnes, des fragiles côtes aux vieux boucliers continentaux… tous, nous y avons droit.

Une « super banque » qui fabriquerait l’équivalent monétaire à ces énergies, comme outils de mesure et non de spéculation, pourrait faire tourner la planche à billets de manière raisonnée. Et là, pas de frustration de ceux qui se plaignent de payer pour les autres, pas de dépréciation ou de surévaluation selon le pays habité : les habitants d’un pays « pauvre » recevraient la même somme équivalente que celle d’un pays « riche ». Tout le monde sans exception aurait cette dîme qui serait vraiment écologique, puisqu’elle est directement reliée aux ressources sans cesse renouvelées de la planète tant que le Soleil brillera de manière supportable.

Pourquoi alors créer impôts et taxes pour récupérer et redistribuer ce qui a déjà été donné à tous ? Allocations familiales, primes de naissance, revenu de réinsertion, subvention de maladie, chômage, retraite… seraient automatiquement attribués même à ceux qui n’en non pas besoin, car le Soleil et la gravitation ne regardent pas la couleur de notre sang, de notre parti politique ou de notre bannière.

Qu’on ne s’y méprenne pas, je ne décris pas ici un processus pour un monde plus humain : je décris une situation qui me semble logique et techniquement réaliste. Après il restera de toute manière à savoir comment gérer cette manne : problème de chacun, de chaque famille, de chaque tribu, modèle de société… Certains dilapideront ce don, d’autres le feront fructifier, mais au moins ils resteront dans des limites raisonnables pour l’écologie. Et cela permettra de respecter les deux premières lois de Hôdo en faisant que tous les citoyens du monde reçoivent le même respect et les mêmes droits à une vie décente et digne où qu’ils soient. Et surtout, il y aurait pour tous les citoyens du monde l’impression que nos ressources ne sont pas contrôlées par quelques Dominants plus ou moins généreux selon leurs propres intérêts.