Schismes

 

Un article de Livingstone.

Le sacré, tout comme l’idéologie souffre d’une grande qualité (j’emploie à bon escient cet oxymore) : l’interprétation. Même un texte mathématique peut être interprété différemment, et lors d’un examen, si on voit deux copies qui se ressemblent comme deux gouttes d’eau, on devine que l’une d’elles a été copiée sur l’autre sans interprétation originale, donc, qu’il y a eu triche.

Les interprétations n’empêchent pas les progrès de notre savoir. Au contraire, elles les affinent. Mais les dominants qui s’emparent de l’interprétation des textes, sages ou savants, ne l’entendent pas de cette oreille. Pour eux, il est indispensable que nous soyons tous moulés dans leur idéal, parfois pour dorer la pilule, un idéal dit « égalitaire ».

Tout au long de l’histoire, les religions, les politiques, et même les terrorismes ont engendré leurs schismes. Et combien de dictatures en sont issues, plus souvent «douces» que dures car invisibles, donc inattaquables.

Souvent l’interprétation naît pou concilier la "lettre" d'un temps gravé dans la mémoire d'un peuple et les connaissances d'un présent qui n'utilise plus les mêmes codes. Cela conduit au inévitables Hérésie. Si inévitables qu'elle font parfois partie d'une culture.

Par exemple (extrait de Wikipédia):

  • Culturellement, le judaïsme valorise les discussions et divergences doctrinales, comme l'évoque le dicton "quand deux talmudistes se rencontrent, il y a immédiatement trois opinions qui s'affrontent". La divergence d'interprétation est admise, voire encouragée comme en témoignent les discussions enregistrées dans le Talmud. Après une longue discussion, destinée à passer tous les cas en revue, la décision de jurisprudence est votée ; l'avis minoritaire est préservé pour le cas où il pourrait se révéler utile.
  • « Les interprétations du Coran sont multiples. Jamais les commentateurs et les interprètes du Saint Livre ne sont parvenus à l'unanimité sur les lectures possibles. Car le Coran se prête à de nouvelles interprétations. De nombreuses interprétations qui ont été presque « sacralisées » par la Tradition sont, en réalité, des productions de l'époque médiévale. Et les interprétations qui s'appuient sur les hadiths demandent à ce que soit vérifiée l'authenticité de ceux-ci, certains entrant en contradiction avec le texte même du Coran.» « Le questionnement des sciences humaines comme les diverses utilisations idéologiques qui sont faites du texte coranique invitent à une réflexion sur la manière dont le croyant s'approprie la Parole de Dieu. Trop souvent, celle-ci est considérée comme un texte « figé », « passif », alors qu'une foi vivante doit susciter un véritable dialogue entre le lecteur (ou l'auditeur) et le texte. C'est ce que rappelle Rachid Benzine dans un article que vient de publier la revue Islam, et que nous vous proposons avec l'accord des responsables de cette publication. » Rachid Benzine, Lire le Coran Autrement)
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