Démocrature

 

Un article de Livingstone.

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Il existe une réelle tendance, s'insinuant presque à notre insu, de jeter ce qui ne sert plus, ce qui ne convient plus, ce qui n'est plus rentable.
 
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Ce mot de rentabilité est sur toutes les bouches: même les entreprises publiques, donc au service de la communauté veulent être rentables, comme si le service et la rentabilité étaient une même perspective.
 
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Par exemple, la S. N. C. F. peut fermer des lignes de chemins de fer car elles ne sont pas rentables.
 
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Mais bien sûr qu'elles ne le sont pa ! C'est justement le lot d'un service publique que de faire passer le service avant la rentabilité !
 
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Qui est rentable, efficace, performant? Celui qui va travailler, produire, consommer, entrer dans tous les schémas préétablis de la société.
 
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Ou celui qui va par exemple travailler tout son temps à son élévation spirituelle, à la méditation.
 
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Ce dernier comment peut-il exister dans la société, obtenir un logement, pouvoir se nourrir? On peut même sourire: en amour qui est rentable, celui qui fait des enfants, celui qui aime bien, celui qui consomme le plus? Quels sont les moyens qui restent à ceux qui ne veulent ou ne peuvent vivre à leur place assignée en société.
 
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La rentabilité se pose comme un réel problème à repenser.
 
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Il existe, et sans doute heureusement, des choses et des êtres qui ne sont pas et ne seront jamais rentables.
 
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La question se pose alors : que faire de ces exclus ?
 
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Il est intéressant de noter que cette consommation infiltre de nombreux domaines, Même la sexualité n'échappe pas à cette nouvelle loi.
 
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On voit qu'il existe une consommation sexuelle que l'on veut faire paraître pour toute naturelle.
 
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On peut citer l'article de René Girard qui prônait une écologie sexuelle, comme il existe d'autres écologies :
 
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" On peut se demander si la révolution sexuelle n'est pas d'abord le produit du respect même qu'inspiraient les interdits dans la période antérieure, assez longtemps prolongée pour faire tomber dans l'oubli la nécessité naturelle de ces interdits, et cette nécessité alors se réaffirme brutalement, comme elle l'a sans doute déjà fait dans le passé en raison des transgressions massives dont ses principes font l'objet.
 
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Peut-être faudrait-il lancer l'expression d'écologie sexuelle? Existe-t-il une écologie sexuelle, de même qu'il existe une écologie industrielle, une écologie forestière, etc.
 
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? Et s'il n'y a pas d'instinct chez les hommes, à la différence des animaux, pour imposer certaines limites à la consommation sexuelle, ne faut-il pas qu'ils inventent eux-mêmes les règles qui en assurent le respect?" 5
 
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" Autocomplexification "
 
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Parler d'exclusion
 
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On comprend ainsi que pour parler d'exclusion, il faille définir les critères d'entrée en société ? Parler d'exclusion, c'est implicitement aborder les phénomènes d'inclusion pourrait-on dire, d'intégration à la société.
 
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La démocratie génère paradoxalement de l'antidémocratie.
 
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Rentabilité, phénomènes d'" autocomplexification ", surconsommation, et osons " consumation ", autant des choses que des êtres, sont autant d'éléments de cette vaste spirale de l'exclusion.
 
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La spirale de l'inclusion sociale, par ses valeurs matérialistes, génère, en effet de miroir, celle de l'exclusion fondée elle aussi sur ces mêmes valeurs.
 
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On remarque donc que dans les trois thèmes précédemment abordés, on retrouve toujours cette même idée d'exclusion, que les trois principes créent, presque de manière automatique, cette masse grandissante d'exclus qui ne peut que s'opposer à une société en place.
 
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En bout de chaîne, en monde parallèle : la Prison.
 
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Elle récupère donc le lot de tous ceux qui ne sont pas rentables, pour un temps ou définitivement, ceux qui ne sont plus en accord avec les lois de la cité, ceux qui sont exclus du cercle social, du cercle du savoir, du cercle de l'existence reconnue.
 
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La vieille hiérarchie de la prison, qui fonctionnait à merveille et permettait à tous de s'y retrouver, chancelle.
 
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Tout en bas de la hiérarchie, les " pointeurs ", délinquants sexuels, les plus méprisés étant ceux ayant abusé d'enfants, puis les homosexuels efféminés, et tout en haut de cette hiérarchie les braqueurs de banques, les cerveaux en tous genre, etcÉ Les surveillants laissaient les détenus " s'arranger entre eux " et les deux mondes parallèles: surveillants et surveillés pouvaient vivre en une certaine bonne intelligence, même s'il y avait méfiance et mépris souvent de part et d'autre.
 
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Les moments de violence, de crise mimétique où était passé à tabac un " pointeur ", ou un autre exclu parmi les exclus permettaient de laisser s'échapper la pression.
 
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Les choses revenaient ainsi dans leur ordre initial.
 
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Mais voici que la tolérance, la compréhension, une certaine démocratie entre dans les prisons, d'hommes, d'adultes, principalement.
 
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On entend parler du terme de " malade à soigner " pour les délinquants sexuels, chose inconcevable il y a quelque années.
 
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Certaines émissions éducatives montrent les phénomènes de retour, les délinquants sexuels ayant souvent été eux mêmes abusés par un adulte.
 
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Le " pointeur " n'est plus alors cet autre innommable, ce bouc émissaire tout trouvé, mais un être humain, méprisable certes pour la majorité des détenus, mais être humain quand même.
 
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Bien sûr cette compréhension de l'autre ne tient pas toujours, et lors de grande tension, l'été particulièrement, il n'est pas rare que la bonne vieille hiérarchie retrouve ses droits.
 
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Mais pourrait-on dire, avec cynisme, le " mal " est fait, le pointeur par exemple n'est plus celui qui, proie isolée par excellence, permettra au groupe de retrouver sa cohésion, sur son dos pourrait-on dire.
 
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Même en prison, cette tolérance, cette acceptation d'autrui fait son chemin.
 
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On pourrait s'en féliciter, si c'était définitif et s'il s'agissait d'une réelle progression, mais on peut en douter.
 
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En revanche, il est intéressant de noter ce qui se passe chez les plus jeunes, par exemple en citant un rapport sur la violence au Centre de Jeunes Détenus de Fleury Mérogis.
 
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Là, il se développe une violence incontrôlable et fondée sur le caïdat.
 
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On arrive donc au paradoxe qu'un état de droit, de loi, surveille et protège bien malgré lui un état de non droit.
 
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On peut citer un passage d'une commission à cet égard :
 
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" Tous les intervenants ont dénoncé l'existence de véritables " zones de non-droit ", où tout est possible puisque rien n'y est contrôlé ni empêché.
 
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- les cours de promenade = lieu privilégié des " bizutages ", dans lesquelles les surveillants n'interviennent jamais, sauf avec les forces de l'ordre pour les incidents les plus graves.
 
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Ces cours sont ainsi faites que lorsqu'un groupe un peu compact s'y forme, les surveillants ne peuvent voir ce qui s'y passe.
 
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De nombreux jeunes y sont rackettés et blessés en toute impunité.
 
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- Les douches:
 
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Dans la conception du C.
 
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J.
 
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D.
 
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, elles sont situées dans la zone périphérique des ateliers, ce qui impose une organisation lourde et complexe pour permettre à chaque détenu d'en avoir l'accès deux fois par semaine (rythme obligatoire).
 
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Les jeunes sont contraints de sortir à l'extérieur pour atteindre des locaux extrêmement sales et dégradés où ils sont censés se laver.
 
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Une quinzaine de cabines ouvertes sont réparties de part et d'autre d'un couloir.
 
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Pendant la durée des douches la vapeur d'eau et la buée obstruent toute visibilité pour le surveillant posté à l'extérieur.
 
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- Les salles d'attente des parloirs sont également des lieux redoutés des détenus, au point que certains renoncent à voir leur famille.
 
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" 7
 
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Pourquoi en arrive-t-on à cette situation ? En fait la prison, avec ses lois, son centre de jeunes, son caïdat, reproduit exactement le clivage social où une tolérance molle, obligée rencontre, elle, une violence dure, une nouvelle hiérarchie fondée, elle, sur la loi du plus fort, la loi de l'exclusion.
 
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L'indifférenciation des choses et des êtres a entraîné dans toute une population exclue des cercles autorisés une nouvelle restructuration fondée, elle, sur la différenciation violente, où les mécanismes de bouc émissaire, de structures fortes fonctionnent parfaitement.
 
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Il y a donc création d'une autre société parallèle avec ses codes très précis (il suffit de penser à la gestuelle particulière à chaque gang à Los Angeles par exemple), ses références propres, ses valeurs fondées sur la loi de Calliclès8, celle du plus fort, mais qui permet l'intégration au groupe et donc d'une certaine manière l'accès à l'image de soi gratifiante dont traite Henri Laborit dans Éloge de la fuite.
 
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On se retrouve ainsi dans une véritable et nouvelle société primitive avec ses lois et ses règles, ses luttes claires et affichées de pouvoir et d'argent.
 
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Comment avons-nous pu laisser s'installer
 
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cette société parallèle ?
 
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Qui a permis l'exclusion ?
 
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Car cette anti-société reprend mimétiquement tous les critères de la société de consommation actuelle.
 
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Il n'y a qu'à voir l'engouement des jeunes en prison pour tous les chaussures de sport, les T-shirts, survêtements, casquettes, de marques bien particulières.
 
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Le profit retourne dans les mêmes industries capitalistes, qui en fin de compte bénéficient de cette nouvelle mode.
 
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Il s'agit d'une récupération, telle que la dénonce Michel Foucault, de la délinquance par le capitalisme9.
 
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La tenue vestimentaire est un effet clair de la différenciation, de la revendication haut et fort d'une échelle de valeurs.
 
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Celui qui est le mieux habillé est donc le plus débrouillard, donc le plus filou, donc celui qui réussit le mieux dans cette anti-société, sorte de co-société reprenant mimétiquement les mêmes critères conventionnels et matérialistes que ceux de la société que l'on dira bourgeoise ou conventionnelle, celle qui doit, et qui devra de plus en plus se protéger de cette autre société, primitive violente et décidée.
 
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La pensée majoritaire crée de l'indifférenciation, cette indifférenciation dégage à son tour une différenciation, mimétiquement opposée qui se fonde, elle, sur des structures uniquement violentes.
 
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Cette crise des valeurs n'en est pas une, mais un retour au primitif, aux formes archaïques, à la loi du plus fort.
 
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Mais ce retour au primitif a perdu tout ce que le primitif avait de rare, de spirituel, de construction dans le respect; ce primitif-là ne se construit que sur la violence, recréatrice d'une échelle stricte de valeurs.
 
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En glissant d'une juste tolérance à une sorte d'hypocrisie du politiquement correct, de l'acceptable socialement, on a donc ouvert le passage de l'indifférenciation à la différenciation violente.
 
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Une société frileuse et privilégiée tente de se protéger d'une société parallèle avec ses fonctionnements, ses valeurs, son éthique, exactement, inversement parfois, et mimétiquement copiée sur son aînée.
 
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Une seule question subsiste si l'on s'intéresse à une possible résolution des conflits : qui a créé qui ?
 
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Notes
 
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1 Alexis de Tocqueville, De la Démocratie en Amérique, Deuxième partie, chapitre VI, Quelle espèce de despotisme les nations démocratiques ont à craindre, Édition Garnier Flammarion, p.
 
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385.
 
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2 Ibid, Première partie, chapitreVII, Tyrannie de la majorité, p.
 
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349.
 
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3 F.
 
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Nietzsche, Le crépuscule des idoles, le problème de Socrate , Garnier Flammarion, N° 421, pp.
 
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82-83.
 
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4 The books of five rings, Miyamoto Musashi, Bantam Book, 1982.
 
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On peut lire en page de couverture : " Now, the secret of japanese success in business can be yours.
 
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It lies within the pages of this age-old masterpiece of winning strategy ".
 
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5 René Girard, " Des pestes médiévales au sida : le danger des extrapolations abusives ", Sida épidémies et société, 20-21 juin 1987, Fondation Marcel Mérieux, Fondation des Sciences et Techniques du Vivant, Editeur Charles Mérieux, 1987.
 
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6 " L'élan complexificateur "; la complexité est au centre des réflexions scientifiques.
 
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Ainsi pour Albert Jacquard, l'interaction de quatre forces: force nucléaires forte et faible, forces électromagnétiques, gravitation " a fini par réaliser des objets de plus en plus riches, de plus en plus complexes (É) Pour résumer ces effets, on peut présenter notre univers comme lieu d'un élan vers la complexité.
 
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".
 
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Albert Jacquard, Voici le temps du monde fini, Edition du Seuil, Points, Essai, 1991, page 84.
 
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7 Groupe de travail sur les actes de violence de la population du C.
 
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J.
 
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D.
 
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, procés verbal de la réunion du 25 février 1997, réunion tenue sous la présidence de M.
 
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Perreau, Directeur du C.
 
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J.
 
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D.
 
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Étaient présents à cette réunion, psychologue, premier surveillant, surveillant, médecins, Mme la vice-présidente de l'Application des Peines, J.
 
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A.
 
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P.
 
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au C.
 
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J.
 
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D.
 
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, enseignant, chef du service éducatif.
 
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8 Platon rapporte un dialogue entre Socrate et Polos, Calliclès les interrompt et défend la loi du plus fort, la loi de la nature : " Mais la nature elle-même, selon moi, nous prouve qu'en bonne justice celui qui vaut plus doit l'emporter sur celui qui vaut moins, le capable sur l'incapable.
 
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Elle nous montre partout, chez les animaux et chez l'homme, dans les cités et dans les familles, qu'il en est bien ainsi, que la marque du juste, c'est la domination du puissant sur le faible et sa supériorité admise.
 
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" Platon, Gorgias, Les Belles Lettres, pp.
 
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162-163.
 
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9 Va-t-on rendre les délinquants rentables? C'est l'idée soutenue par Michel Foucault dans Surveiller et Punir.
 
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Les délinquants sont utilisés par la société en place pour faire les basses besognes.
 
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Pour Foucault nous sommes passés du monde de la torture à celui de la récupération plus fine de la délinquance par les structures du pouvoir en place.
 
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Ainsi, même le délinquant devient rentable, utilisable, " recyclable " pour le bien de la société en place.
 
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Les structures du pouvoir pour être moins présentes, moins évidentes, n'en sont pas pour autant absentes, au contraire.
 
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La transmission de la psychanalyse
 
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PEUT-ON SUPPOSER LES ANALYSTES DÉJÀ MÛRS POUR LA LIBERTÉ ?
 
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D'un pari kantien en faveur des lumières analytiques
 
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Anne-Geneviève ROGER
 
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" Accéder aux Lumières consiste pour l'homme à sortir de la minorité où il se trouve par sa propre faute.
 
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Être mineur, c'est être incapable de se servir de son propre entendement sans la direction d'un autre.
 
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L'homme est par sa propre faute dans cet état de minorité quand ce n'est pas dans le manque d'entendement qui est en cause mais le manque de décision et de courage à se servir de son entendement sans la direction d'un autre.
 
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Sapere aude ! (Ose savoir !) Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Telle est la devise des Lumières.
 
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La paresse et la lâcheté sont les causes qui font qu'un aussi grand nombre d'hommes préfèrent rester mineurs leur vie durant, longtemps après que la nature les a affranchis de toute direction étrangère (naturaliter majores " naturellement majeurs ") ; et ces mêmes causes font qu'il devient si faciles à d'autres de se prétendre leurs tuteurs.
 
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Il est si facile d'être mineur ! Avec un livre qui tient lieu d'entendement, un directeur de conscience qui me tient lieu de conscience, un médecin qui juge pour moi de mon régime, etc.
 
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, je n'ai vraiment pas besoin de me donner moi-même de la peine.
 
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Il ne m'est pas nécessaire de penser, pourvu que je puisse payer ; d'autres se chargeront bien pour moi de cette ennuyeuse besogne.
 
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Les tuteurs qui se sont très aimablement chargés d'exercer sur eux leur haute direction, ne manquent pas de faire que les hommes, de loin les plus nombreux (avec le beau sexe tout entier), tiennent pour très dangereux le pas vers la majorité, qui est en lui-même pénible.
 
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Après avoir abêti leur bétail et avoir soigneusement pris garde de ne pas permettre à ces tranquilles créatures d'oser faire le moindre pas hors du chariot où ils les ont enfermés, ils leur montrent le danger qui les menace si elles essaient de marcher seules.
 
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Or ce danger n'est vraiment pas si grand, car elles finiraient bien par apprendre à marcher après quelques chutes ; seulement, un exemple de ce genre rend timide et dissuade ordinairement de faire d'autres essais.
 
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" Emmanuel Kant ( [2] )
 
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La psychanalyse a réussi au siècle dernier tout un travail d'inscription dans l'histoire au point que la société est aujourd'hui quelque peu différente d'avoir rencontré le message freudien.
 
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Bien des choix opérés par Freud ont déterminé les axes suivants lesquels la psychanalyse s'est développée.
 
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Erich Fromm a, parmi bien d'autres commentateurs, fait remarquer que le père fondateur n'était décidément pas un penseur " radical " au sens où il aurait été capable de se distancier de façon notable de la pensée de sa classe.
 
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Et Fromm d'ajouter " qu'il n'y aurait pas de raison de s'en plaindre s'il n'y avait le fait que ses disciples orthodoxes (et non orthodoxes) s'en trouvaient confirmés dans leur attitude non critique à l'égard de la société.
 
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" ( [3] ) Non seulement Freud ne manifesta guère de sympathie pour le socialisme révolutionnaire ou même réformateur, mais sa priorité ne semble pas avoir été l'installation d'un état d'esprit résolument démocratique parmi ses troupes.
 
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Pourtant s'appuyer plus souvent sur le principe d'une réflexion et d'une responsabilité collective aurait peut-être permis à Freud de gérer un peu mieux ses rapports avec certains de ses collègues.
 
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Mais le maître crut pouvoir et devoir séparer lui-même le bon grain de l'ivraie analytique et son jugement dans ses ruptures avec d'anciens disciples et amis fut toujours par principe réputé neutre, bienveillant et infaillible.
 
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Par la suite la majorité des cercles analytiques ont pris l'habitude de fonctionner suivant un principe d'asymétrie généralisée et pendant longtemps, la psychanalyse a été dominée par l'aura écrasante de quelques grandes figures tutélaires que quantité de petits feudataires se sont naturellement ensuite empressés de copier à un échelon plus local.
 
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L'héritage freudien a trouvé à s'administrer dans le cadre de pyramides hiérarchiques sophistiquées, lesquelles se sont révélées à l'usage des milieux de culture favorables à l'essor du régime du tutorat éternel.
 
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Le poids du passé, sensible chez les patients, ne l'est donc pas moins parmi la population des écoutants, mais, étant donné les modalités ordinaires de transmission, faut-il vraiment s'étonner d'avoir affaire aujourd'hui à une collectivité globalement immature ?
 
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L'état de manque de maturité que déplore un certain nombre d'analystes chez leurs jeunes confrères n'est pas faux.
 
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Seulement, il y a lieu de concevoir que toutes les lacunes en matière d'autonomie, de sens politique, de responsabilité collective, toutes les lacunes en termes d'implication que l'on trouve effectivement assez répandues parmi les plus jeunes puissent être aussi un produit en partie construit au fil des ans par des élites qui ont pris l'habitude de prolonger exagérément la dépendance des générations suivantes sans chercher à distribuer au mieux l'ensemble des informations en leur possession.
 
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Si l'on souhaite au contraire faire la démonstration que l'analyse est capable de contribuer à forger des humains autonomes, politiquement responsables et culturellement créatifs, la seule bonne méthode consiste à anticiper le changement, à oser supposer que le peuple analytique est effectivement dès à présent mûr pour la liberté.
 
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C'est en cessant de cultiver leur dominance, en laissant remonter les informations critiques en provenance de la base, en arrêtant de se comporter en tuteurs trop aimables investis d'infaillibilité pontifiante que les analystes éclairés pourront aider un plus grand nombre de gens à avancer dans l'âge des lumières, qu'ils inciteront au mieux leurs jeunes collègues à mûrir pour la liberté, suivant en cela le chemin préconisé par Kant dans une note relative à La Religion dans les limites de la simple raison : " Je ne peux pas très bien me faire, je l'avoue, à cette expression dont usent les hommes fort avisés : tel peuple (supposé en train de mettre en uvre une législation qui assure sa liberté) n'est pas mûr pour la liberté ; les serfs d'un propriétaire terrien ne sont pas encore mûrs pour la liberté ; et, de la même façon, les hommes en général ne sont pas encore mûrs pour la liberté de croire.
 
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Dans une telle hypothèse, il n'y aura jamais de liberté ; car on ne peut mûrir pour la liberté si l'on n'a pas été préalablement mis en liberté (il faut être libre pour pouvoir, dans la liberté, se servir de ses facultés d'une manière appropriée).
 
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Les premiers essais seront sans doute grossiers, et généralement liés à un état plus dangereux que lorsqu'on était encore sous les ordres d'un maître en même temps prévoyant ; mais on ne mûrit pour la raison jamais autrement que par ses propres tentatives (il faut qu'on soit libre de pouvoir les faire).
 
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" ( [4] )
 
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Dans cette optique, mettre le peuple analytique en liberté consiste à commencer par lui donner une totale liberté d'expression et veiller à ce qu'il dispose d'une vraie liberté de publication.
 
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Acquise sur Internet, cette liberté reste à conquérir concernant le secteur de la publication traditionnelle.
 
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Actuellement les responsables des collections analytiques appartiennent tous à l'élite analytique.
 
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Cette situation apparemment logique a des incidences considérables sur la marche de la psychanalyse puisqu'elle rend quasiment impossible la publication en interne d'écrits mettant en cause l'établissement de structures hiérarchiques et les règles de dominance existant dans ce milieu.
 
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Tant qu'au nom d'une certaine idée de la défense de la cosa nostra, tout écrit susceptible de mettre en question le comportement des hiérarchies analytiques sera automatiquement mis à l'index et interdit de séjour dans les collections convenables, la psychanalyse s'attardera sous un régime néfaste.
 
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Aujourd'hui, le circuit courant, tout au moins en France, pour tout texte par trop critique axé sur les mécanismes d'établissement et de maintien du pouvoir psy consiste à atterrir dans une collection tenue par des sociologues, des philosophes ou des historiens.
 
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Pourtant, qu'on puisse se sentir autorisé à interroger en interne le fonctionnement de la psychanalyse de façon qui ne soit pas complaisante constitue très probablement pour cette discipline une question de vie ou de mort.
 
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Nous n'avons pas intérêt à oublier que l'on a souvent valablement mis " en parallèle les bonnes consciences corrélatives et naïvement ennemies du marxiste et du psychanalyste.
 
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Elles portent en germe l'alternative sans échappatoire du dépassement ou de la mort.
 
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" ( [5] ) Les partis communistes ont généralement eu comme stratégie maîtresse d'exclure de leurs rangs tous les gens ayant une approche par trop critique.
 
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Quand on sait où cela a conduit les entités marxistes, il n'y a peut-être pas à penser qu'on défend particulièrement bien l'avenir de la psychanalyse en réprimant de façon assez comparable l'expression des critiques internes.
 
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Le raidissement des attitudes professionnelles n'est pas ce qui pourra servir aux analystes de schéma d'avenir.
 
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Que le premier apprenti psychanalyste venu ait le droit de raisonner sur l'analyse et qu'il ait la possibilité d'exprimer publiquement ses pensées sur la manière dont les grands et les petits maîtres font la loi dans ce métier ne saurait porter tort à la psychanalyse.
 
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C'est même sans doute le seul moyen d'assurer à terme un ordre analytique qui, reposant sur des échanges libres à tous niveaux, ait quelque chance d'échapper à la reproduction brutale d'un rapport de force non dit.
 
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Il y a une trentaine d'année déjà, Éliane Amado-Lévy-Valensy, faisait également remarquer la chose suivante : " Il est de la subjectivité même, non seulement de s'enraciner dans une obscurité originelle mais de se reposer sans cesse à partir d'un creuset où s'effectuent des réactions qui ne peuvent jamais être cernées d'avance et de façon exhaustive.
 
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La zone d'ombre est constitutive de l'origine et de la vie du sujet.
 
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Elle est sans cesse à réduire parce qu'elle est sans cesse renaissante.
 
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" ( [6] ) Ce qui est vrai pour les patients ordinaires est évidemment valable aussi pour l'ordinaire du psychanalyste.
 
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Quelque chose qui concerne les analystes dans leur devenir et leur histoire est obligatoirement destinée à leur échapper et le problème n'est pas, bien sûr, que cette corporation ait, comme tout individu ou comme tout groupe, une zone d'ombre impossible à réduire une fois pour toutes.
 
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Il est que nous puissions avoir l'air de nous faire si facilement une raison de cette zone d'ombre, que nous puissions même donner le sentiment d'en avoir pris le parti alors qu'une psychanalyse un peu inspirée de l'esprit des lumières devrait maintenir vivante l'exigence d'un éclaircissement sans fin.
 
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La psychanalyse met en évidence les différents pièges de la subjectivité et permet de montrer comment la subjectivité est en même temps source de libération et vecteur d'aliénation.
 
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Dans le cadre de l'analyse, cette démonstration passe par l'instauration d'une relation intersubjective dans laquelle le sujet démystifiant est obligatoirement aussi en même temps sujet aliénant et aliéné.
 
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Tous les analystes savent que la posture asymétrique liée à la dépendance analytique doit en principe rester un processus opérationnel provisoire et qu'il faut éviter d'encourager certaines formes de subordination du sujet.
 
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L'analyste illuminé - à entendre dans le sens de celui vraiment soucieux de donner la lumière de sa science en partage au plus grand nombre - s'inquiète plus spécifiquement de repérer dans les rapports entre collègues l'extension du domaine d'une dépendance mal analysée.
 
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Il ne saurait être question de démanteler totalement la névrose collective des analystes, mais si la profession, ou au moins une partie de la profession, commençait à se montrer plus désireuse de quitter certaines ornières confortables, si elle mettait un peu plus de zèle à lever la méconnaissance de ses propres disfonctionnements, elle pourrait envisager d'apprendre à circonvenir cette névrose, elle pourrait essayer de la sublimer, ambitionner de la convertir en quelque chose de socialement plus satisfaisant et s'orienter dès lors vers de nouveaux objets de connaissance et d'amour.
 
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Les milieux psychanalytiques ont à se préoccuper de leur sociologie, à de se soucier de la psychopathologie qu'elle véhicule et à diffuser les informations utiles au décryptage de leurs liens.
 
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Par exemple à partir d'une juste prise en compte de l'importance des travaux d'Henri Laborit, lequel après avoir passé une bonne partie de sa vie à étudier les caractéristiques fonctionnelles du cerveau, et l'organisation des cellules biologiques, s'est penché sur l'étude de la vie en société.
 
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Observer le milieu analytique sous l'angle de la Nouvelle grille, le regarder avec les yeux de Mon oncle d'Amérique ( [7] ), incite à penser que comme tout groupe constitué, le peuple analytique est inconsciemment organisé de manière à maintenir ses structures hiérarchiques.
 
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D'ordinaire une société d'analystes est un système sociologiquement fermé, la finalité qui anime les individus de ce groupe, consistant à s'élever dans la hiérarchie.
 
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Les nouveaux arrivants ont à se soumettre au code imposé par les anciens, lesquels laissent se développer, encouragent et diffusent tout un système de valeurs et d'automatismes culturels largement favorables au maintien de leur dominance.
 
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Une bonne part de la " culture " analytique consiste à enseigner les règles auxquelles un individu doit se soumettre et qu'il est prié d'assimiler sans trop discuter s'il veut s'élever dans la hiérarchie et atteindre à son tour une position reconnue.
 
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L'ensemble de l'uvre de Laborit insiste sur l'importance des règles inconscientes qui déterminent la vie en société.
 
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D'après cet auteur, la tendance générale des oligarchies serait beaucoup plus de gouverner pour leur bien-être personnel que pour le bien être des groupes qu'elles dirigent.
 
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Tout son travail de chercheur en bio-politique tend aussi à montrer qu'une fois passée la période d'établissement de la dominance, celui qui est en position hiérarchique élevée se montre volontiers non agressif et facilement tolérant, du moins tant que sa dominance n'est pas contestée.
 
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Le dominé, qui ne tire évidemment pas la même gratification du fait de sa position, est quant à lui volontiers perçu comme plus agressif.
 
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En fonction de la prise en compte de ce genre de considération, sans doute vaudrait-il mieux pour la qualité de nos débats futurs que ceux qui se savent membres de la tribu des analystes privilégiés commencent par situer leur parole par rapport à leur milieu d'appartenance.
 
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La logique voudrait ensuite qu'ils exposent l'ensemble des points les ayant décidés à ne plus se satisfaire de continuer à reproduire à l'identique les comportements les plus usuels de leur groupe d'origine.
 
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C'est seulement en expliquant en profondeur les raisons qui les poussent à vouloir abandonner le comportement habituel des dominants de l'analyse qu'ils feront avancer le débat.
 
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À défaut de ce genre d'éclaircissements, les discours tenus aux États Généraux continueront à baigner dans un flou aussi peu artistique que peu scientifique : est-ce qu'on nous propose d'assister à un simple jeu de rôles où des aristocrates du divan s'amuseraient à faire peuple, comme jadis Marie-Antoinette s'était fait construire une bergerie pour jouer avec ses amies dans le parc de Versailles ? Est-on en train de fonder un nouveau club mondain avec un semblant d'ouverture limité aux personnes appartenant toutes au même milieu ?
 
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Ou s'agit-il d'aller vers un projet beaucoup plus ambitieux s'appuyant sur les idées bio-socio-politiques de penseurs radicalement révolutionnaires ? Dans ce cas, une partie de l'élite, ralliée à la nécessité de déconstruire son pouvoir serait très lucidement en train d'organiser sous nos yeux le recul de sa dominance.
 
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Il y aurait donc des gens au sein des É.
 
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G.
 
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P.
 
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disposés à rompre avec le retrait frileux d'une jouissance hautaine et la parcimonie usuelle des nantis pour mieux mettre les pensées, le savoir et la force de la psychanalyse en partage.
 
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Autant dire des fous sujets à des illuminations dangereuses vous diront toutes les personnes classiquement bien comme il faut.
 
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Mais après tout, rien ne garantit que le fait d'être née et de s'être essentiellement développée dans des sociétés bourgeoises conservatrices contraint la psychanalyse pour autant à s'y enfermer à vie sans jamais pouvoir s'en distancier.
 
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Surtout à partir du moment où un nombre significatif de gens seraient partant pour commencer à dépasser ensemble dans leur tête le modèle actuel posé comme norme.
 
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Il n'est pas dit qu'il faille se résigner au côté rentier où la psychanalyse s'est laissé emmurer et aux déformations collectives que cela a pu entraîner.
 
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Pour peu que l'on veuille défendre la thèse de l'universalité des valeurs humaines véhiculées par l'aventure analytique, il est même assez tentant d'essayer de soutenir que le mode de fonctionnement usuel mérite d'être bousculé.
 
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Jusque dans les pseudo-révolutions dans lesquelles elle a tendance à vouloir périodiquement s'engager, la psychanalyse se montre souvent naïvement complaisante par rapport aux fondements bourgeois qui ont marqué son origine et son développement.
 
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Mais dans nos sociétés néo-capitalistes, il est très difficile de ne pas prendre inconsciemment comme norme un arrière-plan culturel qui privilégie les valeurs matérielles et tout le monde, les analystes y compris, se laisse plus ou moins prendre aux pièges des valeurs ambiantes qui incitent à jauger la valeur humaine à l'aune d'une valeur marchande.
 
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Par ailleurs le fait que les privilèges des parvenus analystes soient si chèrement acquis n'intervient pas pour favoriser le nombre de candidats susceptibles ensuite de pouvoir envisager de renoncer même partiellement à leurs prérogatives.
 
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Les analystes, qui ont dans l'ensemble bien repéré que leur complicité aux symptômes des patients intervient parmi les éléments généralement requis quand il s'agit d'organiser une névrose en cercle fermé, ont réussi à mettre en place, pour ce qui est de leurs rapports internes un système particulièrement verrouillé.
 
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Les serrures et les clés étant, avec les mécanismes des montres et des horloges, une des passions de Louis XVI, cela nous ramène aux raisons incidentes qui ont pu jouer un rôle pour qu'on ait droit, dans cette discipline et à ce moment précis de l'histoire, à l'organisation d'États Généraux de la Psychanalyse.
 
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La cure sert à apprendre sur soi des choses qu'on préfère ne pas voir et qui empoisonnent la vie aussi longtemps qu'on les dénie mais elle vise aussi à récupérer les parties de soi-même qui se sont trouvées marginalisées.
 
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La logique voudrait donc qu'une méta analyse, une analyse du système de l'analyse permette pareillement de récupérer une part au moins des franges non assumées que les analystes ont tendance à vouloir marginaliser.
 
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Nous savons de façon assez sure que ce qui est mis au rebut par les fonctionnements psychiques qu'ils soient pervers, névrotiques ou psychotiques, contient des choses intéressantes.
 
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Tout groupement constitué a des frontières, un ailleurs où loger ce dont il ne veut pas et des mécanismes de défense par rapport à l'environnement extérieur avec lequel il interagit.
 
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Si nous nous voulons un minimum crédible, il nous revient de travailler sur nos limites, nos seuils de tolérance, l'assimilation possible ou non de certaines marges, de nous pencher sur l'ensemble des différences désirées, supportées ou refusées puisque l'expérience prouve que la somme des dissemblances appelées à soutenir un désir n'est pas infini.
 
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Nous avons été réunis à partir d'un rappel du principe kantien de l'hospitalité universelle.
 
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Serions-nous une variante nouvelle de socialisme utopique pour nous enhardir à nous réclamer d'une société totalement sans laissé pour compte ? Par ailleurs avons-nous seulement commencé à offrir le visage d'une société sans humiliation et sommes nous capables de nous confronter à l'idéologie censée nous rassembler ? Dans une profession qui résout si difficilement ses problèmes de dialogue entre générations, ses problèmes de formation et d'insertion, chacun est-il suffisamment mûr et assuré de ses positions pour surmonter l'inquiétude que lui inspire l'autre ?
 
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Analystes confirmés, aspirants analystes et praticiens de l'entre deux se comportent en fait souvent comme s'ils avaient un peu peur les uns des autres et un peu honte aussi de s'avouer cette peur.
 
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En fin de compte, les questions que posent les enfants, les apprentis sorciers et celles que soulèvent les immigrants indésirés sont beaucoup plus semblables qu'il n'y paraît, en particulier parce qu'elles comportent des réponses susceptibles de troubler et d'insécuriser la majorité des adultes.
 
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La question sous-jacente tourne toujours autour de l'autre à la fois semblable et différent, de l'autre exclu, exclu parce que trop proche ou trop lointain, exclu parce que trop peu doué ou porteur de talents trop inquiétants.
 
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Si en plus du nombre, la nouveauté a un certain panache, il est possible qu'elle importune certains des actuels détenteurs du portefeuille des placements analytiques.
 
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L'avenir des É. G. P. est pourtant de se concevoir comme un milieu où chacun devrait pouvoir penser que la différence de l'autre s'inscrit comme uvre commune, comme promesse pour lui et non comme menace pour son développement.
 
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Toutes les générations ont intérêt à mettre en commun leur créativité plutôt que de céder au réflexe de la sacrifier en entrant dans le jeu d'une rivalité qui consisterait à couper en plusieurs morceaux un patrimoine dont le propre est justement de ne bien fructifier que dans la rencontre.
 
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Supposer dans tout nouveau venu un interlocuteur majeur ou en tout cas capable de le devenir très prochainement sera toujours une meilleure politique que celle consistant à vouloir le tenir à l'écart en le considérant comme un intervenant mineur.
 
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Précisons toutefois que le changement recherché ne saurait se concevoir simplement sur la base d'une intégration de quelques éléments issus du bas de l'échelle analytique à l'oligarchie qui n'en serait pour autant pas plus ouverte.
 
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Le but poursuivi n'est pas de conserver le même mode de fonctionnement en élargissant simplement le nombre de ses éléments ; il ne consiste donc pas à se satisfaire d'obtenir que l'on ait demain un Monsieur ou une Madame Tiers État à chaque réunion des É. G. P. , lequel serait un hochet qu'on s'empresserait d'agiter ostensiblement, histoire de bien montrer aux journalistes de passage, au grand frère de l'I. P. A, aux grands et aux petits autres lacaniens qu'on possède une visible différence. Les changements symboliques peuvent certes avoir leur importance en tant qu'étapes nécessaires à certaines prises de conscience, mais ils ne sauraient à eux seuls suffire à modifier la structure initiale.
 
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Prétendre que nous désirons remplacer à terme la dominance des élites par une forme symétrique inversée de domination par la base serait fort mal interpréter le sens d'une démarche.
 
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En réalité les systèmes à base de dominance éternelle n'épanouissent personne en profondeur ; le but n'est donc pas de remplacer une dominance par une autre qui serait aussi insupportable si ce n'est pire, mais bien d'essayer de sortir de ce cercle infernal pour s'autogérer sur des bases véritablement démocratiques.
 
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Si une majorité de gens au sein des É. G. P. se décidait à aller dans ce sens, il y aurait à reconnaître l'existence de niveaux fonctionnels d'organisation et leur caractère réciproquement indispensable, à donner voix au chapitre à chacun de ces groupes tout en refusant qu'un corporatisme particulier impose sa loi.
 
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Eugène Ionesco avait sans doute conscience de ce phénomène, lui qui attribue cette réplique au médecin qui assiste ce merveilleux roi qu'est Bérenger Ier (lequel mériterait de se voir attribuer une place d'honneur à chaque session des É. G. P.) : " Quand les rois meurent, ils s'accrochent aux murs, aux arbres, aux fontaines, à la lune ; ils s'accrochent . . . " ( [8] )
 
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À quoi nous sert la psychanalyse si elle nous laisse incapables de comprendre les blocages de la société dans laquelle nous évoluons et incapables de nous vouloir comme individus autonomes évoluant au milieu d'autres individus autonomes ?
 
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À quoi nous sert la psychanalyse si elle nous laisse incapables de choisir où vont nos préférences entre Kant ou Sade ?
 
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Maintenant pour que les lueurs de la psychanalyse puissent devenir un peu plus lumières pour l'humanité, on ne dira sans doute jamais assez que la seule voie clairvoyante consiste à accroître les lieux de mise en cause, à assurer une vraie liberté de publication capable de refléter de façon indubitablement authentique la totalité des sensibilités existantes et à multiplier les confrontations avec d'autres disciplines.
 
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Paris le 3Ooctobre 2001
 
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Lecteurs : Fethi Benslama et Claude Van Reeth
 
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[1] LABORIT H.
 
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La nouvelle grille, Première parution éditions Robert Laffont, 1974, réédition folio essais Gallimard, Paris, 2000, pp 180-81.
 
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[2] KANT E.
 
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Qu'est-ce que les Lumières ? (1784)Traduction J.
 
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M.
 
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Muglioni, Paris Hatier, 1999, p 4.
 
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[4] KANT E.
 
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Note dans La Religion dans les limites de la simple raison, IV,2,§ 4; AK,VI,188.
 
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[7] La Nouvelle grille est donc l'un des trente-trois ouvrages laissés par H.
 
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Laborit et Mon oncle d'Amérique est le titre du film de fiction qu'Alain Resnais a réalisé pour rendre plus accessible au grand public la pensée de Laborit.
 
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Mon oncle d'Amérique reçut la palme d'or à Cannes en 1980.
 
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Bonheur
 
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En résumé, d'après Christian Boiron, la compréhension du bonheur commence avec le cerveau qui est le siège social de l'organisme et dans lequel se retrouvent trois cerveaux. . .
 
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Il y a d'abord le reptilien, le vieux cerveau, qui vient de l'étape reptilienne de l'évolution; ensuite, le cerveau limbique, le système nerveux, qui est de l'étape où sont apparus les mammifères et finalement le néocortex qui correspond à l'apparition de l'homme,
 
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en fait de l'homo sapiens sapiens.
 
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http://radio-canada.
 
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ca/par4/vb/vb980615.
 
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Auteur CHRISTIAN BOIRON
 
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S'appuyant sur les recherches les plus avancées en neuropsychologie, et en particulier sur les travaux de Jacques et Fanny Fradin (disciples de Laborit), Christian Boiron s'élève contre nos idées reçues (et souvent contradictoires) sur le bonheur.
 
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Propre à l'espèce humaine, le bonheur n'est pas le fruit de la chance ou du hasard.
 
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Il résulte en fait de la mise en cohérence des trois composantes de notre cerveau : celle qui recèle notre pensée personnelle intelligente, celle qui gère nos automatismes et nos croyances, celle qui déclenche nos «états d'urgence» (agressivité, anxiété, déprime. . .) lorsque les deux autres ne sont pas en harmonie.
 
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Christian Boiron nous explique concrètement comment cette «psychophysiologie» fonctionne et comment éviter bien des souffrances inutiles.
 
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Le bonheur dépend de chacun de nous, de notre faculté à comprendre et à exprimer notre personnalité
 
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profonde.
 
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On peut ainsi trouver ou retrouver le bonheur intérieur - le seul vrai bonheur, bien différent du plaisir qui est régi par d'autre s mécanismes.
 
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Le plaisir permet à l'homme et à l'humanité de survivre, le bonheur leur permet de s'accomplir.
 
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http://membres.
 
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lycos.
 
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fr/deviant/470_Philosophie.
 
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Liberté
 
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Je pense que plus on est conscient et plus on est libre.
 
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La conscience nous sort de la prison de nos automatismes.
 
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Ce concept est d'ailleurs traité dans les livres d'Henry Laborit.
 
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Le bonheur est différent avec la conscience.
 
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Il est plus explicite et superficiel dans la faible conscience mais combien plus intense dans la conscience.
 
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Donc la vraie liberté, c'est d'être conscient.
 
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Et là, même si on me mettait en prison, je serai toujours libre d'explorer mon intérieur.
 
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http://pages.
 
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infinit.
 
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net/jpmorin/anomalie/liberte.
 
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htm
 
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http://www.
 
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regards.
 
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fr/archives/1995/199507/199507cit03.
 
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Liberté (136)
 
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    Quel que soit le milieu social qui voit naître l'enfant et qui entoure les premières années de son existence, ce qui va organiser cet apprentissage de la vie sociale, ce sont essentiellement les pulsions fondamentales et spécifiques, celles qui résultent de l'organisation de sa
 
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matrice biologique, de son système nerveux le plus primitif, de tous ses centres sous-corticaux.
 
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.
 
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    Or, si l'individu peut parfois avoir conscience de son aliénation au monde de ses semblables, s'il peut souvent souffrir d'un manque de liberté du fait de l'existence des autres, il n'a pas conscience par contre du fait que ce prétendu manque de liberté vient en réalité de sa soumission, de même que de la soumission des autres, aux mécanismes affectifs, c'est-à-dire au fonctionnement de la partie la plus inconsciente du système nerveux.
 
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    Ce qu'on nomme liberté, c'est en fait la possibilité de se soumettre au déterminisme inconscient de son cerveau préhumain.
 
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Cette possibilité se heurte au déterminisme inconscient du cerveau préhumain des autres, cherchant eux aussi ce qu'ils croient être leur liberté.
 
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    Voilà donc la Personne, cette matrice engrammée par le bruit des autres, bousculée entre un déterminisme social et le déterminisme biologique.
 
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Elle nomme aliénation le déterminisme social parce qu'il s'oppose à l'autre, le déterminisme biologique inconscient, celui de sa vie affective.
 
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    Mais cette matrice biologique, inconsciente de ses pulsions qui ne s'expriment pas dans un langage logico-mathématique et ne se révèlent à elle que sous la forme vaso-motrice et neuro-végétative des émotions, elle souffre de ses aliénations sociales, sans éprouver celles dont elle est victime dans sa structure même.
 
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En nous rien n'est à nous, rien n'est de nous.
 
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Tout est aux autres, tout est les autres.
 
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La notion de pouvoir recouvre de multiples significations selon son emploi.
 
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Celle qui nous intéresse, qui est le pouvoir de faire semble bien limité,
 
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pourtant le pouvoir est effectivement productif mais comme système, structure plus que par le pouvoir d'un individu.
 
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La plupart du temps, comme le remarque Henri Laborit, "il ne faut pas croire que les dominants possèdent un réel pouvoir politique en dehors de celui exigé pour le maintien de leur dominance"183.
 
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Le pouvoir semble donc se réduire à la domination.
 
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La domination elle-même est bien un dispositif productif mais elle se manifeste au niveau individuel comme répression, compétition, représentation imaginaire de supériorité ou d'arbitraire, voire comme intimidation et violence animale.
 
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La hiérarchie est à la fois un principe d'organisation, de transmission de l'information et de la contrainte, mais aussi de sélection et de compétition, de canalisation de la rivalité et de l'agressivité.
 
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En général le facteur biologique d'intimidation est de peu de poids f ace aux réseaux de pouvoirs, au capital symbolique, aux procédures juridiques.
 
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Il joue surtout dans les débats publics, mais on ne peut le négliger malgré tout et d'autre part certains caractères biologiques se conservent aux niveaux cognitifs supérieurs, même si ce n'est plus du tout sous l'influence du corps et de ses humeurs.
 
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Education,Zen
 
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http://college.
 
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cjonquiere.
 
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qc.
 
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ca/cecharlevoix/dept/Fg/Philo/PA/Page01-02/Ens2/Essais.
 
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«Le cerveau ça ne sert pas à penser mais à agir.
 
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» Henri Laborit
 
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Loi,etiquette, tradition, norme
 
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heraclitea.
 
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com/socio_bio.
 
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le hasard
 
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http://pages.
 
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infinit.
 
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net/jpmorin/anomalie/maitre.
 
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htm
 
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http://perso.
 
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wanadoo.
 
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fr/d.
 
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gin-mp3/html/litterature.
 
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htm
 
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L'anarchie conceptuelle pourrait ainsi s'appeler imagination.
 
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Elle s'exprime par la multiplicité des modèles.
 
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Comprise ainsi, l'anarchie ne serait absolument pas caractérisée par le chaos, mais bien plutôt par la diversité et la richesse des structures imaginaires.
 
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C'est le brain storming des Anglo-Saxons.
 
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À nous ensuite de découvrir la structure qui les réunit, les dynamise et les englobe en un niveau supérieur d'organisation.
 
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Savoir que chacune de nos pensées, de nos actions sont commandées par nos motivations inconscientes, n'est-ce pas la seule façon de prendre une certaine distance à leur égard ?
 
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L'inconscient constitue un instrument redoutable. Son contenu est refoulé, car trop douloureux à exprimer et il serait puni par la socio- culture.
 
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Par contre tout ce qui autorisé et récompensé par cette socio-culture.
 
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Dans son cerveau depuis sa naissance et guide ses actes.
 
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L'home n'a pas conscience de cela et pourtant c'est cet inconscient là qui est le plus dangereux.
 
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Et quand une seule pierre est enlevée tout l'édifice s'écroule.
 
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L'homme découvre alors l'angoisse et cette angoisse ne reculera ni devant le meurtre d'un individu, ni devant le génocide ou la guerre par les groupes sociaux pour s'exprimer.
 
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On commence à comprendre par quels mécanismes, à travers l'histoire, se sont établies les échelles de hiérarchie et de dominance.
 
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Pour aller sur la lune on a besoin de connaître les lois de la gravitation.
 
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Cela ne veut pas dire que l'on se libère de la gravitation, cela veut dire que l'on les utilise pour faire autre chose.
 
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Et un risque de se perdre si cela doit entraîner le microcosme analytique dans des divisions supplémentaires et dans la démonstration d'une incapacité à produire autre chose qu'un brouhaha stérile.
 
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Quand on se donne pour objectif de laisser surgir une parole nouvelle, la contradiction serait de s'empresser de se boucher les oreilles dès que cette parole survient et le piège majeur consisterait à s'installer dans un évitement à la fois naïf et pervers d'une rencontre avec l'autre qui serait en même temps demandée et refusée.
 
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Dans un débat d'idées, il tient à la capacité de chacun de se laisser infléchir par les arguments de la partie adverse pour donner naissance à un dialogue fécond.
 
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Si au contraire chacun tente d'imposer à l'autre la part de vérité qu'il ne saurait remettre en question, la possibilité de dialogue se referme avec, en prime le risque de glisser vers un affrontement paranoïaque.
 
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Cela dit, il n'y a pas lieu d'imaginer les organisateurs actuels des rencontres É. G. P. essayant de protéger un mythe.
 
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Ils savent, comme quiconque dans la profession, que pour l'instant il n'y a pas d'États Généraux de la Psychanalyse.
 
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Il n'y en aura d'ailleurs probablement jamais et il n'est pas souhaitable que ce terme soit un jour proclamé comme atteint.
 
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Par contre aspirer à construire un mouvement pour, une tension vers plus de dialogue démocratique entre sujets préoccupés par le devenir de l'héritage freudien garde évidemment un sens.
 
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L'ambition des É. G. P. est de penser le renouveau de l'analyse.
 
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Cela ne signifie nullement que d'autres espaces ne poursuivent pas ailleurs ce même projet ou que mettre en avant ce type d'objectif suffise à en garantir la réalisation effective.
 
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Tous les analystes, quels que soient leurs lieux d'inscription ou de non-inscription institutionnelle ont à chercher le moyen de sortir d'un certain nombre de pièges où la psychanalyse a tendance à aller se mettre et où elle doit éviter de se fourvoyer.
 
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À cet égard il faut bien reconnaître que placer des rencontres analytiques sous le signe de la Révolution française constitue le type même du défi téméraire.
 
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Réussir ce pari audacieux nécessite que nous soyons capables de porter un regard lucide sur une page profondément ambiguë de l'histoire de France, suppose que nous sachions garder l'exigence révolutionnaire tout en nous préservant de la tentation démagogique, présume que nous soyons suffisamment imaginatifs pour être capable d'inventer des solutions nouvelles et préjuge de la capacité des participants à relativiser intérêts personnels et préoccupations strictement catégorielles pour arriver à dégager un intérêt collectif.
 
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Mais relativiser ne veut pas dire méconnaître or actuellement on peut regretter que trop d'intervenants s'expriment comme si leurs pensées et leurs actions n'étaient pas influencées par des données sociologiques claniques.
 
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L'aspiration à l'universalisme est fort louable, mais encore faudrait-il que la mise en avant d'un tel objectif ne serve pas à masquer la réalité d'un univers largement divisé entre éminences et menu peuple.
 
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Comme nous avons tous quelque chose à gagner à ce qu'un débat puisse s'organiser dans des conditions claires, nous ne saurions nous contenter d'une élite répétant ostensiblement qu'elle est ouverte au changement et à la mixité sociale.
 
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Tant qu'il sera majoritairement admis que le supplément d'analyse qui conduit un ex-patient à devenir à son tour analyste doit nécessairement se payer à prix d'or, tant que la communauté analytique se satisfera d'un système de reproduction conçu sur le mode du sacrifice essoufflant et qui s'accommode de se dérouler dans un contexte qui coupe autant les gens des réalités courantes, on aura ce qu'on mérite : à savoir tout un lot d'élèves aux dents longues et au dos rond qui se laissent pressurer en attendant l'heure de pressurer à leur tour les générations suivantes, à côté d'eux une majorité de candidats certes moins coupés des réalités économiques, sociales et politiques mais dont beaucoup finissent par se démotiver et se détournent plus ou moins vite de la pratique de l'analyse dite pure, avec en prime seulement une petite frange d'irréductibles soucieux d'inventer d'autres façons de vivre et de transmettre la psychanalyse.
 
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Que des individus parviennent à sortir des formations analytiques en gardant les pieds sur terre, souplesse d'esprit, humour, générosité et sens critique tient un peu de l'exploit car on ne saurait estimer que les modalités de transmission les plus courantes, qu'elles soient freudiennes ou lacaniennes, prédisposent spécifiquement à cela.
 
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La voie du progrès est évidemment de miser sur la complémentarité et non sur l'antagonisme, sur le succès d'une expérience de coopération concertée et non sur la levée d'aspirations immédiatement révolutionnaires conduisant à un affrontement virulent.
 
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Les raz-de-marée révolutionnaires n'ont généralement produit que des catastrophes dont les dernières victimes ont été souvent en fin de compte les fanatiques qui les avaient déclenchés.
 
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Maintenant, de même que l'art de l'analyse consiste à savoir aller assez loin tout en sachant parfois ne pas aller trop loin, tout l'art et toute la difficulté de la tâche à venir sera de savoir aller assez loin dans la déconstruction du pouvoir psy en sachant pourtant jusqu'où ne pas aller trop loin.
 
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D'où l'importance que nous sachions nous concentrer sur le cur du sujet, sur ce qui fait que, malgré ou justement à cause de sa diversité, un ensemble hétéroclite puisse faire corps.
 
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Corps souffrant à soigner avec ses fuites soudaines, ses dérobades imprévisibles, ses attitudes mondaines, ses silences éloquents, ses accès de fureur, ses fous rires libérateurs et ses désirs contradictoires. . .
 
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Les résistances ne manqueront pas et elles trouveront facilement à se déguiser sous un stock de rationalisations plus ou moins élaborées.
 
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N'ayons pas trop d'illusion : beaucoup de gens risquent de se déclarer en théorie intéressés par l'idée de lâcher un peu de pouvoir pour le difracter entre un maximum de participants, mais en pratique ils seront tentés de remettre cette tâche à demain en prétextant évidemment que leurs jeunes collègues ne sont pas encore assez mûrs. . .
 
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Sur la scène politique comme sur la scène analytique, il est à craindre que le nombre des rois capables de prendre assez de distance avec leur cerveau reptilien pour se porter candidats à quitter d'eux-mêmes leur trône ne soit jamais très considérable.
 
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Démarche démystifiante, provocatrice et toujours en elle-même un peu limite, la psychanalyse devrait pouvoir s'honorer d'être une insécurité assumée.
 
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Les analystes ont intérêt à se confronter avec le sens de leur histoire et de leurs attitudes collectives et ce dans un mouvement d'interrogation permanente, dans une dialectique de l'insécurité où chacun devrait à l'autre un peu comme dans une cure de trouver l'occasion d'un approfondissement de sa démarche.
 
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Pour éviter que le brainstorming devienne ...
 
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Le concept même de démocratie génère des ferments de révolte.
 
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Ainsi, cette démocratie, qui permet à tous de s'exprimer entraîne un respect obligé et non accepté, draine ainsi toute une partie de la société vers un refus de ces références qui manquent en fait de fondation, d'éducation réelle.
 
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Nos démocraties modernes, sont celles du matérialisme et de la consommation, héritage d'un système capitaliste.
 
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Nos sociétés occidentales vivent dans le règne de la consommation, surconsommation, nécessaire à l'économie.
 
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Il faut consommer de plus en plus pour pouvoir faire vivre cette société-là.
 
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Si l'on n'achète pas, les usines ne peuvent produire, donc il y aura encore plus de chômeurs et d'exclus d'après une logique que l'on espère nous faire passer pour seule viable.
 
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Mais à force de vivre dans cette civilisation du prêt-à-jeter, où l'on voit tout ce qui est rejeté par les grandes villes, les surplus des supermarchés, l'abondance extrême des denrées dévaluées, on en arrive à faire de même avec les êtres.
 
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Celui qui va travailler, produire, consommer, entrer dans tous les schémas préétablis de la société.
 
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Ou celui qui va par exemple travailler tout son temps à son élévation spirituelle, à la méditation.
 
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D'après cet auteur, la tendance générale des oligarchies serait beaucoup plus de gouverner pour leur bien-être personnel que pour le bien être des groupes qu'elles dirigent.
 
-
Tout son travail de chercheur en bio-politique tend aussi à montrer qu'une fois passée la période d'établissement de la dominance, celui qui est en position hiérarchique élevée se montre volontiers non agressif et facilement tolérant, du moins tant que sa dominance n'est pas contestée.
 
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Le dominé, qui ne tire évidemment pas la même gratification du fait de sa position, est quant à lui volontiers perçu comme plus agressif.
 
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plupart du temps, comme le remarque Henri Laborit, "il ne faut pas croire que les dominants possèdent un réel pouvoir politique en dehors de celui exigé pour le maintien de leur dominance"183.
 
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La domination elle-même est bien un dispositif productif mais elle se manifeste au niveau individuel comme répression, compétition, représentation imaginaire de supériorité ou d'arbitraire, voire comme intimidation et violence animale.
 
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La hiérarchie est à la fois un principe d'organisation, de transmission de l'information et de la contrainte, mais aussi de sélection et de compétition, de canalisation de la rivalité et de l'agressivité.
 
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Version du 11 août 2008 à 10:43

Ce qui suit est en rédaction ou en profond remaniement