Justice

 

Un article de Livingstone.

Cet article est une ébauche

Il y a deux aspects dans la justice: l'épée et la balance.

L'épée de la justice aurait la fonction de « trancher », de manière non pas aveugle à la réalité, mais aveugle aux sentiments qui font prendre à partie. Et la balance évalue ce qui a été soustrait à la victime, en faisant payer une « indemnisation » au bourreau.

La violence et la justice ne font pas bon ménage, et la violence est souvent liée à la vengeance. La victime semble être aussi mal placée que le bourreau pour se faire justice, puisque son désir n'est pas de rééquilibrer le « déséquilibre judiciaire », ou injustice : plus encore que de récupérer l'équivalent ce qui a lui a été pris, son désir risque d'être d'inverser le « déséquilibre de justice » pour faire subir au bourreau ce même sentiment d'injustice.

Mais comment faire quand une telle chose, l'injustice, est à ce point inquantifiable ?

La vengeance

Personne n'est à l'abri d'agression, et aucune victime ne peut prétendre n'avoir jamais été de l'autre côté.

Le problème du désir de vengeance, c'est qu'elle peut prendre comme la colère le dessus sur tout raisonnement. Pourtant, même si tuer l'assassin de l'être aimé ne rend pas ce dernier, le désir de vengeance peut devenir une obsession et ces dégâts peuvent durer plus longtemps que la colère. Elle peut même se perpétrer chez les descendants et devenir un héritage familial, voire culturel !

La vengeance devient alors l'épée aveugle et assoiffée de la justice.

Même si la loi du talion semble vouloir limiter l'escalade vengeresse, il n'est pas souvent réaliste de payer oeil pour oeil ou dent pour dent. Alors, la victime « évalue » et troque la peine : deux yeux pour une dent ? L'escalade finalement, conduit l'aveugle à tuer en compensation de sa propre vie désormais gâchée. L'escalade vengeresse est l'une des conséquences de la domination et de l'agressivité associées. Elle n'est pas nécessairement directe : elle se retourne parfois et même souvent contre d'autres victimes. C'est par exemple l'enseignant qui rend à volonté son cours ardu inconsciemment, et qui redresse les épines derrière la route qu'il a suivie.

Et dans le pire des cas, elle aboutit aux paroxysmes des escalades guerrières avec leurs « frappes préventives », leurs « (re)conquêtes territoriales » et toutes les formes plus ou moins élaborées d'ingérences politiques.

Mais l'homme est binaire : il peut choisir entre « jamais plus ça » et « vengeance ! ».

Si la haine répond à la haine, comment la haine finira-t-elle ? C'est le pardon qui doit y mettre fin (légende shintô).