Consensus

 

Un article de Livingstone.

Une certaine confusion existe sur l'emploi du mot consensus.

C'est pourquoi il est utile d'éclairer le propos de consensus dans

« Soumettre au hasard toute décision commune n'acquérant pas de consensus (quatrième loi de la Charte de Hôdo) ».


Un consensus dans notre conception consiste par un accord de toutes les personnes concernées dans un « marchandage » gagnant/gagnant.

En effet, dès que deux personnes entrent en interaction, leurs espaces de liberté se recoupent. Il y a automatiquement conflit possible sur toutes les ressources uniques, non partageables.

Parfois, ladite ressource est en fait partageable, mais n'est pas aperçue comme telle. En effet, elle peut être parfois partagée par exemple en alternance, car la composante temporelle est souvent oubliée (« C'est ici et maintenant que je veux cette ressource »).

Lorsque la ressource reste non partageable, il n'y a que deux solutions extrêmes : s'en approprier, par la force ou la ruse... ou l'abandonner. Dans le dernier cas, il faut aussi signaler que l'abandon peut-être assorti de sabordage...

Nous proposons, dans la mesure du possible, la voie consensuelle pour éviter soit les combats violents soit les jeux plus ou moins subtils de domination. Cela ne signifie surtout pas qu'il faille aplatir les différends et différences par l'uniformisation du mode de vie, ce qui serait opposé à la respect de toute intelligence ainsi que de son support (première loi de la Charte de Hôdo). De même, le consensus ne peut être une dictature de la majorité. Au contraire, la diversité est source de richesses, mais il faut savoir l'exploiter.

La cohabitation dans un même espace de liberté impose une certaine renonciation. Il faut que chacun abandonne une part de ses prérogatives pour essayer, chacun, de gagner plus au total. C'est exactement ce qui se passe au cours d'un « troc » : je donne cela en échange de cela.

Le mode de décision à appliquer pour conclure à une négociation n'est pas déterminé. Nous pensons qu'il doit s'agir de cas par cas. Mais, afin de ne favoriser aucun courant dominant, nous proposons qu'en cas d'insatisfaction généralisée entre les partis, de jouer la solution au dé ! Une manière comme une autre d'inciter à plus de créativité pour trouver une issue, même si elle prend du temps (qui pourrait être comblé par un choix aléatoire temporaire).

À titre d'exemple, voici une liste de conseils donnés dans des cours de management pour mener à bien un accord consensuel.

  1. Le problème et la décision à prendre sont définis et nommés. Cette étape préliminaire aide à séparer la problématique à traiter des enjeux personnels.
  2. Faire fuser toutes les solutions possibles (brainstorming) pour résoudre le problème ou répondre à la question. Les écrire toutes, même les plus folles.
  3. Se réserver un moment dans le processus pour les questions diverses et la clarification de la situation.
  4. Discuter et débattre des propositions écrites, les modifier, les regrouper, et en faire une liste, la plus courte possible. Lesquelles sont les préférées du groupe ?
  5. Bien expliquer toutes les propositions, et leurs différences pour que tout le monde comprenne bien (on peut utiliser là l'ancienne méthode qui consiste à donner un temps égal à quelqu'un qui est pour et quelqu'un qui est contre la proposition pour s'exprimer).
  6. Discuter les « pour » et les « contre » de chaque proposition. Faire en sorte que chacun puisse s'exprimer (tour de table, petits groupes…).
  7. S'il y a une opposition majeure, recommencer au point 6. Il est parfois nécessaire de recommencer au point 4.
  8. S'il n'y a pas d'opposition majeure, faire état de la décision et voir s'il peut y avoir un accord.
  9. Reconnaître les objections mineures et incorporer des petits amendements.
  10. Discuter de la proposition, et vérifier le consensus.
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