Le Logiciel Libre

 

Un article de Livingstone.

Cet article est une ébauche

Quels sont les avantages pour n’importe quel être humain d’utiliser des logiciels libres ? Prenons M. Crissac, responsable d’une aciérie, qui utilise un PC à son bureau pour noter ses commandes et un autre chez lui pour lire ses mails, aller sur internet et peut-être jouer un peu.

Objectivement, si M. Crissac se moque de ce qu’il adviendra de la culture, de l’informatique, ou de toutes ces considérations, s’il préfère ne pas penser au monde de demain parce que ça l’angoisse de trop y penser, qu’il doit gérer ses problèmes financiers et sa famille, alors il y a de grandes chances que ça ne lui rapporte rien.

Est-ce un mouton pour autant ? Sûrement autant que moi qui choisis un appareil photo Canon au lieu de Kodak, parce que les tests montrent que celui de canon est mieux, sans me soucier par exemple de l’impact écologique de la marque Canon par rapport à Kodak. (je ne parle pas de l’écologie pour rien, j’y reviens après)

De ce fait, pourquoi chercherais-je à convaincre M Crissac d’utiliser Linux au lieu de Windows, Firefox ou konqueror au lieu d’Internet Explorer et ainsi de suite... M Crissac ne fait pas partie des gens qui sauront avoir une indulgence pour un produit communautaire. Il ne fera pas de rapport de bug. N’enverront pas de petites sommes d’argent pour soutenir les développeurs bénévoles. De toute manière, il donne, mais seulement occasionnellement lorsque la croix rouge ou le téléthon demandent des sous à grand renfort de publicité.

Or M Crissac n’est qu’un exemple imaginaire, mais qui correspond à une des nombreuses réalités de l’humanité. Chaque pays et chaque culture a des millions d’exemples de personnes pour qui le logiciel libre n’aurait à première vu aucun intérêt.

Si je peux me permettre de faire une analogie entre Logiciel libre et écologie, je vais essayer de développer les intérêts réels, au-delà des simples aspects philosophiques, du logiciel libre.

Aspects philosophiques

L’aspect philosophique peut avoir, pour bon nombre d’entre nous, une importance supérieure à toute autre considération. Ainsi, la notion de liberté, de partage, de mise en commun des ressources, de confiance en l’humain, etc. peut se montrer suffisante pour certains. Mais pour beaucoup d’humains s’intéressant un peu au monde qui les entoure, si l’aspect philosophique n’est pas suffisant, il est nécessaire. Tout dépend ensuite de la philosophie adoptée, chacune pouvant avoir des ambitions opposées.

Malheureusement, ou heureusement, pour beaucoup la philosophe n’est qu’un bonus, un peu comme la satisfaction de savoir que le méchant a perdu à la fin du film. (Et je ne parle pas de ceux qui se réjouissent d’une fin malheureuse)

Le pire pour l’humain est la peur de l’effort. Une fois que l’on a pris possession d’un univers, qu’il s’agisse de son ordinateur, son jardin, sa maison, sa famille, sa carrière, sa passion, son entreprise, que l’on soit nomade ou sédentaire, on s’accroche à cette chose comme du lierre à un mur de pierre.

On crée des liaisons, des repères, des raccourcis mentaux, on se colle à certaines habitudes, même si l’on est le roi des aventuriers. On a peur de l’inconnu ? Même pas, on a peur de ce qui est autre. Comme si le fait d’être dans « autre chose » était inévitablement source d’échecs ou de problèmes.

Seul le matraquage mental (que l’on se fait parfois à soi même en étant obsédé par certains sujets) permet de se sentir rassuré. Le logiciel libre aujourd’hui commence à rassurer, car on en entend beaucoup parler, mais seulement dans certains milieux. L’écologie commence à intéresser les gens parce qu’ils ressentent de violents changements dans leurs habitudes et repères météorologiques.

Prenons un écolo. Un vrai, c’est à dire quelqu’un qui a une véritable connaissance de l’écosystème, et qui y a véritablement réfléchi, même s’il peut évidemment être dans l’erreur. Comment doit-il considérer Monsieur Crissac le pollueur ? Ce n’est pas un méchant bougre, c’est juste qu’il n’a pas envie de faire les actions qui permettraient de réduire la pollution à son échelle.

M Crissac n’a donc pas de notion de respect de la vie (sauf bien sûr de la vie immédiate autour de lui, il aiderait peut être quelqu’un en danger, c’est vrai que la notion de respect de la vie est vague), dès lors ça n’entre pas dans son champ de conscience, d’intérêt.

Est-ce un nuisible ? Oui, il en est une forme, au même titre que nous tous, humains, à plus ou moins grande échelle. Si nous étions logiques, nous régulerions notre espèce, nous serions moins parasite de la terre qui nous sert (ainsi qu’aux autres êtres vivants) de nourriture et de support de vie et d’intelligence.

Est-ce normal qu’il ne soit pas préoccupé de choses qui n’entrent pas dans son champ de conscience ? D’un point de vue animal, oui, semble-t-il, puisqu’aucun animal ne l’est, ou très peu. Seuls son clan ou sa famille ou lui-même comptent. Sinon, peut-être même qu’il ne pourrait pas vivre. Chaque animal est un parasite, mais seul l’humain, sur terre, a conscience de la manière la plus efficace de parasiter. Donc peut-être, si la norme de l’humain est l’anormalité, est-ce anormal que l’humain continue ainsi à ne vivre qu’en parasite. Un virus qui habite un corps n’a pas conscience que la mort de ce dernier va entrainer sa mort. L’humain le sait, mais ça n’entre pas en compte, ou très peu.

--VlaBuz: Si l’on prend seul le terme : chaque animal est un parasite. On peut répondre oui. Si l’on prend par contre et que l’on intègre chaque animal dans l’écosystème, il n’est plus un parasite. Parce que depuis des milliards d’années, l’écosystème tend vers la diversité. Il peut être détruit, à 99 parties pour cent, il se ré-équilibre dynamiquement avec toujours cette tendance vers la diversité. Tous les êtres vivants qui le constituent y compris la planète entière participent en symbiose à cet équilibre dynamique, ou tout évolue, tout change, au fil du temps. Depuis très peu, quelques millions d’années, avec ce qui le caractérise par rapport au règne animal, l’homme s’est peu à peu déconnecté de cet écosystème au point de ne plus en être conscient. Ce déconnecté de Gaïa, s’est se déconnecter du monde entier et même de ses semblables. C’est pour ces raisons que je pense qu’il faudra plusieurs générations d’humains, pour qu’à nouveau, il redevienne profondément conscient de l’écosystème, et du tout qu’il l’entoure et le pénètre. Ainsi, dans un lointain futur, l’esprit et le cœur de l’humain auront changé. Il appartiendra sans doute au monde hôdon. L’humain commence à prendre conscience depuis quelques années de la fragilité de l’écosystème, son réchauffement exponentiel, sa perte de diversité. Une nuit prochaine, de puissants phénomènes climatiques lui rappelleront ses erreurs. Alors, par le biais de l’émotion, tel un enfant ayant reçu une fessée, il se souviendra qu’il faut aimer Gaïa, et tout ce qui la constitue. Il se souviendra qu’il en est une Partie et le Tout, et que l’un et l’autre sont à prendre ensemble, indissociable, et au final... un être unique.

De là vient la grande question de l’écolo, qu’il ne se pose pas forcément en ces termes : comment transformer un parasite en non-parasite ? Ou au moins en parasite « intelligent »...

--VlaBuz: Par la capacité à lui enseigné dans le temps la connaissance nécessaire de son environnement afin qu’il puisse en acquérir la conscience nécessaire. Ce processus peut se faire dès le plus jeune âge. Plus le parasite est « vieux », plus l’enseignement donné lui est opaque. S’il n’y a pas d’espoir pour un vieux parasite, il est nécessaire de faire le travail sur la génération suivante. Ainsi, la connaissance du parasite grandit au fil du temps qui passe, au fil des générations, et un jour, son état de conscience atteint ceux du monde de Hôdo. Note: Ne pas confondre savoir et connaissance. Il n’y a que savoir qui rime avec pouvoir.