Équilibre

Un article de Livingstone.

Un système physique en équilibre stable ne dispense plus ni énergie ni travail.

Un soleil en équilibre ne peut pas éclairer ni réchauffer ses planètes. Ce n'est plus une étoile ; c'est un astre mort.

La vie est un perpétuel rééquilibrage autour d'un état moyen que l'on pourrait appeler « équilibre ». Chaque transition, déplacement ou évolution, se fait entre l'état initial et le final par une « perte » d'équilibre. Cette action se réalise de toute manière par l'acquisition plus ou moins immédiate de l'énergie solaire et de la gravitationnelle.

Cet état moyen est en fait un équilibre instable ou métastable (comme les composés carbonés qui constituent les êtres vivants). Dans un système complexe comme l'humain ou la société, il est impossible d'évaluer les limites du tolérable au-delà desquelles le système risque de « chuter en mort ». « Risque », car pour certains cybernéticiens, un déséquilibre important peut conduire à de nouveaux états participant à leur évolution globale.

Les centrismes et métissages tentent d'« idéaliser » le creux de l'équilibre. Ce modèle est probablement aussi « malsain » que les « extrêmes » pour plusieurs raisons.

Par exemple, en politique, vouloir étouffer les extrêmes ne résout pas les problèmes du centre. Les extrêmes ne sont en général que des minorités qui peuvent être utiles pour connaître les limites supportables de la société. Raboter les extrêmes, c'est réduire la répartition statistique d'une population. Mais, toujours, il y a des extrémités dans toute distribution. Elles seront seulement de plus en plus proches du centre « idéal » qui n'en sera peut-être plus un si le rabotage est dissymétrique ou pire, si le centre n'est plus qu'une idée unique...

Les métissages culturels sont aussi illusoires, voire dangereux. L'humain aime innover et donc immanquablement il en existera toujours un pour sortir du lot et c'est une chance, car la créativité est la fonction première de notre évolution. De plus, il faut se méfier des systèmes qui uniformisent par le bas. L'égalité est un dangereux concept aux mains des dominants.

Le métissage uniformisant, même ethniquement parlant, est un risque de « mort ». La différenciation sexuelle est justement une invention de la nature pour engendrer de nouveaux mélanges.

C'est justement dans les mélanges de différences que peuvent surgir des nouveautés : que cela soit au sein de nos crânes en mélangeant nos acquis, que cela soit au niveau des gênes en donnant des descendances dotées de nouvelles qualités, que ce soit au niveau des cultures, des croyances, des politiques en apportant de nouvelles connaissances de bien-être et de mieux-être.

La différence peut être difficile à vivre, mais la faire disparaître est peut-être la fin de la vie.

Voir aussi:

• pendule social
• hasard
• équilibre statique et dynamique.
• tension entre opposés (pas nécessairement extrême)
• harmonie et sérénité