Sept péchés capitaux

 

Un article de Livingstone.

La liste des 7 péchés capitaux établie par Thomas d'Aquin, revue dans l'esprit hôdon.


  • la paresse : défini comme le refus d'accomplir des tâches nécessaires, mais encore faut-il s'entendre sur la notion de refus d'une part et de nécessité d'autre part... La paresse est souvent une manifestation de dépression qui est une maladie, inconnue comme telle à l'époque. Quant à la nécessité... peut-être faudrait-il relever qu'il existe une paresse bien plus grave au niveau planétaire : la paresse écologique qui consiste à ne faire aucun effort pour limiter le gâchis de ressources de la planète. C'est peut-être la principale nécessité pour demain.
  • l'orgueil : défini comme attribution à ses propres mérites des qualités vues comme essentielles dont le seul mérite est d'avoir été gratifié par un heureux hasard (intelligence, etc.).
  • la gourmandise : ne serait-ce pas plutôt la quête insatiable de biens, celle que la société de consommation flatte en permanence, habilement confondue avec le bonheur, et souvent associée à peu ou prou de sexualité (présentatrice sexy, ébauche de flirt, « look top modèle »...). Cette forme « péché » est aussi un danger pour la planète entière, car elle contribue au gâchis.
  • la luxure : défini comme le plaisir sexuel recherché pour lui-même. Peut-être que les anciens qui ne connaissaient qu'empiriquement les mécanismes du cerveau sentaient que cette gratification pour valider un acte vital pouvait prendre trop d'importance sur les autres moteurs de la vie et que la réponse au plaisir nous fait réagir dans les meilleurs des cas comme une machine dont l'équilibre cybernétique fait oublier l'existence même...
  • l'avarice : défini comme l'accumulation des richesses recherchée pour elle-même. Mais ne serait-ce pas plutôt l'égoïsme qui est représenté dans ce péché ? N'est-ce pas le besoin de s'approprier de tout ce qui pourrait être partageable ? Peut-être est-ce le miroir du vandale qui saccage le bien public parce qu'il ne lui appartient pas.
  • la colère : courte folie déjà pour les anciens, entraînant parfois des actes regrettables. Il est étrange que ce défaut soit une « brève » aptitude comparée aux six autres péchés qui sont des états stables de comportement. S'il est vrai que la colère peut avoir des conséquences néfastes et funestes, le comportement stable à comprendre et à maîtriser pour créer une société plus humaine est l'agressivité. Faire de la colère un péché serait presque aussi étrange que de faire de l'orgasme un péché. La colère est l'« orgasme » de l'agressivité de celui qui, ne pouvant fuir, prépare le combat. C'est le manque de contrôle de l'agressivité et de la colère qui est préjudiciable. Ce qui est dangereux dans la conduite d'un véhicule, ce n'est pas l'accélérateur qui est dangereux, c'est l'usage qu'on en a, ou plus précisément, le mauvais usage. Évidemment, la colère peut-être disproportionnée ou à contre temps... mais elle est presque toujours le résultat de réaction d'une défense face à une agression.
  • l'envie : Est sans doute la clé de voûte de la domination. Ce qui ne pourra s'obtenir par la soumission librement consentie s'obtiendra par l'agression...

Les vertus du bushido, 武士の精神, aussi au nombre de 7, ne sont pas le symétrique des 7 péchés capitaux.

 Tous les sites de Hôdo