Travail
Un article de Livingstone.
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Avant d'appartenir à l'ordre des primates, et sans préjuger de la notion d'esprit qui l'animerait, l'humain existe physiquement dans un univers qui lui impose ses lois. | Avant d'appartenir à l'ordre des primates, et sans préjuger de la notion d'esprit qui l'animerait, l'humain existe physiquement dans un univers qui lui impose ses lois. | ||
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L'être vivant, en perpétuelle transformation, a cette faculté de rechercher et d'emmagasiner ces énergies potentielles. | L'être vivant, en perpétuelle transformation, a cette faculté de rechercher et d'emmagasiner ces énergies potentielles. | ||
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- | loisirs ne peuvent être les mêmes demain que ce qu'ils étaient hier ou que ce qu'ils sont encore aujourd'hui. Encore un mot qui, si nous n'y prenons | + | Les loisirs ne peuvent être les mêmes demain que ce qu'ils étaient hier ou que ce qu'ils sont encore aujourd'hui. Encore un mot qui, si nous n'y prenons garde, risque de nous tromper, car son contenu sémantique est en train de changer. Le monde autour de l'homme s'est transformé, par l'action même de l'homme sur lui. |
- | garde, risque de nous tromper, car son contenu sémantique est en train de changer. Le monde autour de l'homme s'est transformé, par l'action même de | + | L'homme approche du moment où son cerveau va prendre le pas sur ses mains, si l'on me permet cette comparaison osée. De même qu'aux |
- | l'homme sur lui. L'homme approche du moment où son cerveau va prendre le pas sur ses mains, si l'on me permet cette comparaison osée. De même qu'aux | + | temps lointains la station debout a libéré les mains et que le développement cérébral est devenu nécessaire à l'utilisation coordonnée des membres qui d'antérieurs devinrent supérieurs et qui jusqu'alors avaient surtout servi à marcher, aujourd'hui les mains devenues moins utiles, car remplacées par des machines, vont libérer le cerveau pour des fonctions plus spéculatives. |
- | temps lointains la station debout a libéré les mains et que le développement cérébral est devenu nécessaire à l'utilisation coordonnée des membres qui | + | Il en résulte que si le travail intellectuel est réellement un travail, ce qui peut se discuter, l'homme est appelé à travailler tout autant, sinon plus, mais différemment. |
- | + | Le manuel disparaîtra pour faire place progressivement à l'intellectuel. | |
- | + | Et celui-ci travaille aisément douze à quatorze heures par jour, sans prendre de week-end pendant onze mois de l'année. | |
- | + | Dans ce cas, la civilisation des loisirs risque de décevoir beaucoup. | |
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- | mois de l'année. Dans ce cas, la civilisation des loisirs risque de décevoir beaucoup. | + | |
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Version du 25 janvier 2010 à 12:26
Au travail !
Le travail, tour à tour, devoir, droit, placement ou mérite selon le courant socio-politique dominant.
Pourtant, dès l'instant où l'homme vit, son corps travaille, même au repos. Et l'homme à beau être un animal évolué, il est avant cela, matière et énergie. Avant d'appartenir à l'ordre des primates, et sans préjuger de la notion d'esprit qui l'animerait, l'humain existe physiquement dans un univers qui lui impose ses lois.
Pour réaliser une transformation, c'est-à-dire un travail en physique, il faut au préalable disposer d'un « capital », d'énergies potentielles disponibles. L'être vivant, en perpétuelle transformation, a cette faculté de rechercher et d'emmagasiner ces énergies potentielles. Mais cette recherche d'énergie ne doit pas coûter plus que son utilisation. Aussi, l'être vivant est-il un être intelligent, sachant optimiser le rendement de la capture d'énergie pour vivre (mieux). Ce qui fera dire à Henri Laborit : « Le cerveau, ça ne sert pas à penser, mais à agir. »
Si travailler est dans notre nature même, et dominer est dans notre stratégie, il n'est pas étonnant que l'homme use de son intelligence pour exploiter l'homme. Le capital, notion physique neutre en soi, sous l'optique du capitalisme débouche sur la production de biens consommables et la boulimie induite forçant à consommer toujours plus des biens de plus en plus rapidement éphémères. L'intelligence devait permettre de rentabiliser le travail en créant des outils et des procédures appropriées et il semblait logique que c'était pour dépenser moins d'énergie lors de son accumulation. Mais les dominants, capitalistes ou non, s'arrangent pour que cet enrichissement leur revienne en premier lieu.
S'il est vrai que le travail collectif permet plus que le travail d'une seule personne, il est vrai aussi que beaucoup de dominants profitent du besoin de coordination pour se comporter en bienveillants proxénètes protecteurs. Ainsi, il se crée des classes de « travailleurs »et de dirigeants entre lesquels une nuée de petits chefs-ludions se battent. Parmi ces derniers certains savent exploiter le mécontentement de la base et profiter des luttes de classes pour inverser des tendances, leur tendance, pas celle de la base.
Laborit en dira : « La notion de classe, malgré les réalités qu'elle contient, détourne l'attention du problème fondamental de la destinée humaine. L'essence de l'homme est-elle le travail, qui débouche sur la production de biens consommables, ou la connaissance ? Si l'essence de l'homme est la connaissance, l'évolution est ouverte en grand, infiniment. Si c'est le travail, l'évolution est prête pour les crises, les dominations économiques et les guerres, quelles que soient les idéologies dominantes ».
Car c'est bien là qu'est le problème: il ne s'agit pas de faire de révolution pour changer la distributions des rôles et des ressources mais pour savoir quel est le vrai travail de l'homme.
Ce basant sur les concepts de cybernétique, Laborit ira même jusqu'à énoncer : « Il n'est pas utopique d'affirmer que l'Humanité ne peut continuer à toujours faire plus de marchandises pour augmenter un profit dont le but essentiel est de faire encore plus de marchandises : régulation en tendance dont on peut prévoir que le pompage n'est pas loin ». Il avait anticipé les sur-primes et la crise financière de 2008!
L'intelligence devrait conduire pourtant à une diminution de fatigue, c'est à dire à une diminution de travail en vue de capitaliser les énergies et matériaux indispensables à notre vie avec un certain confort.