Politesse

 

Un article de Livingstone.

L’homme étant un être vivant soumis aux lois de la vie qui contiennent celle de l’agression et de la domination se doit de ménager des zones de paix sinon il serait en stress permanent ce qui serait très préjudiciable. Lorsqu’il rencontre l’un de ses congénères, il sait qu’il se trouve en face à la fois d’un conflit potentiel ou d’une alliance possible. Il lui faut donc élaborer dès le premier contact un message de non-agression, voire d’amitié. Hélas, ce message de bienvenue est insuffisant pour rassurer la nature inquiète de l’homme qui ressent plus que tout autre animal l’intrusion dans son territoire que son intelligence projette bien au-delà des limites physiques de proximité.

Ainsi, l'humanité a développé des codes de respect transmis au travers de l´éducation, donc mélangés avec d'autres « valeurs » issues de la qualité de vie et de toutes les croyances associées à une époque et à un lieu. Ainsi, la main gauche pour les uns symbolise la main du cœur et pour d’autres la main du côté « sinistre » ; et la main droite vide est symbole de paix, car elle ne tient pas d’arme… Que de confusions possibles entre « cultures »!

L'agressivité et la domination aux multiples visages peuvent exploiter toutes les failles de tout système. Il est possible de blesser efficacement avec des paroles douces « polies» ne permettant pas la réplique. Ou à l'opposé, c’est le refus d’utiliser la courtoisie locale pour affirmer un conflit de générations, de cultures…

Pour atténuer les tensions, certaines civilisations ont élaboré des codes raffinés comme le keigo (littéralement, langage du respect) qui est l'ensemble du système de politesse en japonais. À la différence des langues occidentales dans lesquelles la notion de politesse se réalise essentiellement à partir de vocabulaire et d’expressions plus ou moins polis, le japonais intègre la courtoisie dans un système grammatical difficile à retranscrire en français sans utiliser des périphrases comme « j'ai l'impression que », « on dirait que », « c'est comme si », voire « ce n’est pas que ce n’est pas ». Mais, en dehors des mécanismes complexes de respect (ou de soumission) à une hiérarchie de catégorisation par fonctions, proximités, sexes, âges… le plus intéressant de point de vue hôdon, c’est la notion du langage de modestie. Cette forme de courtoisie, ou kenjōgo, est l’une des trois faces de la politesse japonaise, souvent la plus difficile à appréhender, car pour beaucoup d'autre culture cette attitude est assimilée à une hypocrite allégeance. À cela il faut ajouter cette autre caractéristique : le fait d’exprimer les pensées ou sentiments d’une personne sont toujours énoncé avec beaucoup de prudence avec les périphrases précitées, car il est présomptueux de se mettre à la place de l’autre.

Pourtant, se montrer modeste est de notre point de vue la seule manière de mettre en veilleuse toute forme d’agressivité.


La netiquette possède un ensemble de règles de politesse élaboré par les pionniers des réseaux informatiques, toujours valable sur internet, mais de plus en plus ignorée, comme d’autres règles de courtoisie, par exemple, celle de citer l’auteur ou le site d’un élément recopié.

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