Synergie et soumission

 

Un article de Livingstone.

Il est normal de s'associer pour augmenter les compétences individuelles avec celle d'un autre être.
Cette attitude, cette symbiose, se retrouve dans toutes les formes de collectivités d'êtres vivants.


Les compétences offertes par chacun aux groupes de toutes tailles peuvent être variés : le sexe, les muscles, la « matière grise » pour les humains, exactement comme la laine, le lait... pour les animaux.

L'une des compétences facilement prisées dans les échanges est la sécurité que peut apporter un partenaire. Ce défenseur, ce « protecteur », connaît, sinon sa force, la faiblesse de l'autre. Le proxénète sait combien la femme de la rue craint la brute éméchée, le mâle envahissant et les gardiens des bonnes moeurs. Le seigneur savait combien le paysan n'est pas « doués » pour se défendre contre les pillards. Tout protecteur peut si facilement devenir dominant.

Et beaucoup de dominants savent se montrer comme des protecteurs. Certaines relations employeur-salarié ne diffèrent de la relation proxénète-prostituée que par le plan de la violence. Le spectre du chômage, voire de l'insuffisante augmentation salariale, remplace plus efficacement et discrètement les gifles. Certaines autres relations employeur-salarié s'afficheront plus humaines, alors qu'elles n'auront en fait aucune différence avec la relation fermier-bétail. En effet, les paysans soignent leurs bêtes, parfois avec amour, parce qu'une vache à lait donne mieux quand elle est bien traitée. Ainsi, il y a sûrement eu des esclaves mieux traités que des salariés qui parfois se contentent de quelques « promotions » honorifiques. Surtout que ces derniers peuvent toujours quitter l'employeur qui a portant prit la peine de créer des crèches pour les mères travailleuses, soucieuses de leur liberté.

Il n'y a pas que les protecteurs et les physiquement puissants qui peuvent dominer : le savant peut abuser de ses étudiants pour rester le « maître » avec une pédagogie idoine permettant de mieux préparer ces derniers à la dure réalité de la vie. Le triste de l'histoire c'est que la dominance se joue souvent à l'insu du dominant, comme la dépression, et que ces braves citoyens seraient surpris et choqués si on leur dévoilait la face obscure de leur pouvoir.

Et combien de chefs d'État, et pas nécessairement des dictateurs, ont été plus ou moins en place pour tout simplement assurer la sécurité des citoyens (ou de leurs « biens ») face à un danger ? Et finalement, combien de fois les hauts serviteurs des dieux ont rassuré le peuple des croyants de la meilleure protection qui soit, combien de guerriers ont reçu les bénédictions de tout genre et les meilleures promesses posthumes ? Mais, par contre, combien de va-t'en guerre sont morts au combat ? Ceux-là qui sont assis dans leur chaire en train de professer paix, dignité, justice... ceux-là mêmes qui terrés dans leur abri quand le danger se fait trop pressant ou disparu, loin, dans une terre plus « accueillante ».

La plus petite unité de symbiose est le couple. Le couple idéal est celui où la femme et l'homme apportent respectivement au partenaire les compétences qui lui manquent pour un développement harmonieux de chacun. À l'opposé de cet idéal, il peut arriver, trop souvent même, que l'un domine sur l'autre en abusant de l'une de ses compétences qui vont de la force brutale à l'amour castrateur. L'« un », en question, peut être absolument n'importe qui à n'importe quel moment sa vie.

Partout, la domination est prête à surgir de notre inconscient... Et les insoumis, toujours prêts à renverser les rôles.

Il n'y a pas de « bons » dominants. Un dominant fait tout, même la gentillesse, par intérêt personnel. Un dominant n'est pas un bienfaiteur qui donne du travail aux pauvres. Il n'a que des serviteurs soumis, même si ceux-ci se soumettent « librement » pour récolter les miettes d'un gâteau qu'ils ont préparé pour un dominant.

Qu'il est facile pour un nanti de dire à ses frères de galère de refuser les miettes. Quand on a que cela à se mettre sous la dent, la soumission devient aisée, d'autant que le nanti n'est lui aussi souvent qu'un ramasseur de miettes, certes, bien plus grosses et appétissantes... Miettes que très peu de gens acceptent de perdre une fois qu'on y prend goût même au prix de... la soumission.

Pourtant, si l'on veut faire reculer les dominances en faveur de la coopération, il faut commencer par soi. Toute action n'est efficace à long terme que si l'on devient soi-même le flambeau de nos idées non par nos dires, mais par nos actes. Vivre en symbiose avec les divers groupes auxquels on appartient sans se soumettre et sans dominer est un challenge à renouveler chaque jour, pour montrer que c'est possible, et ainsi entraîner de son sillage d'autres humains libres et coopérants.


Pourtant, si l'on veut faire reculer les dominances en faveur de la coopération, il faut commencer par soi. Toute action n'est efficace à long terme que si l'on devient soi-même le flambeau de nos idées non par nos dires, mais par nos actes. Vivre en symbiose avec les divers groupes auxquels on appartient sans se soumettre et sans dominer est un challenge à renouveler chaque jour, pour montrer que c'est possible, et ainsi entraîner de son sillage d'autres humains libres et coopérants.

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