Justice

 

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La justice est une notion aussi abstraite que l'[[égalité]] sur laquelle elle s'appuie, symbolisée par la '''balance'''. En fait, souvent, la justice n'est qu'une sorte de catalogue de prix associés aux objets et aux actes qui, mis en balance, permet de mesurer ce qui est perdu/donné par l'un et pris/reçu par l'autre. Évidemment, ces « prix » sont liés à la [[Tradition|culture locale]] où a lieu le jugement, ce qui rend difficile une Justice commune à tous. Pour éviter que cette Justice soit soumise aux caprices des hommes, des dominants en particulier, beaucoup s'en remettent à des valeurs [[Philosophies et religions|morales divinisées]]. Hélas ! Chaque religion et chaque interprétation créant un [[Secte|schisme]] plus ou moins important ont leurs propres valeurs, soutenues d'ailleurs par les dominants « religieux » qui y trouvent leur compte... Entre les « justes prix » des supermarchés et les [[Guerre juste?|guerres justes]], que de justices qui ne mettent même pas d'accord les dieux entre eux ! S'il est possible de [[Étalon monétaire|mesurer le prix physique d'un objet ou d'un travail]], comment mesurer l'abstrait de la pensée et des sentiments ? Comment donner un prix à la vie même ?
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Personne n'est à l'abri d'agression, et aucune victime ne peut prétendre n'avoir jamais été de l'autre côté.
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Le second aspect de la Justice est l''''épée''' dont la fonction est de « trancher », de manière non pas aveugle à la réalité, mais aveugle aux sentiments qui font pencher la balance. Elle fait « respecter » l'évaluation de la balance en faisant payer une « indemnisation » à l'agresseur pour ce qu'il a soustrait à la victime. Cette dernière semble être aussi mal placée que le bourreau pour se faire justice, puisque son désir n'est pas nécessairement de rééquilibrer le « déséquilibre judiciaire », ou injustice.
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Plus encore que de récupérer l'équivalent ce qui a lui a été pris, la victime risque de souhaiter inverser le « déséquilibre de justice » pour faire subir au bourreau ce même sentiment d'injustice.
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Comment gérer la situation ?
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Le problème du désir de '''vengeance''', c'est qu'elle peut prendre comme la [[Sept péchés capitaux|colère]] le dessus sur tout raisonnement.
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Pourtant, même si tuer l'assassin de l'être aimé ne rend pas ce dernier, le désir de vengeance peut devenir une obsession et ces dégâts peuvent durer plus longtemps que la colère.
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Elle peut même se perpétrer chez les descendants et devenir un [[Généalogie|héritage]] familial, voire culturel !
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L'escalade vengeresse : l'une des conséquences de la domination et de l'agressivité associée est la revanche et surtout les escalades guerrières.
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La vengeance devient alors l'épée aveugle et assoiffée de la justice.
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*Les frappes préventives.
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*Les conquêtes territoriales.
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*Les ingérences politiques.
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*Les rachats et ventes.
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L'homme est binaire : il choisit entre « jamais plus ça » et « vengeance ! ».
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Même si la loi du talion semble vouloir limiter l'escalade vengeresse, il n'est pas souvent réaliste de payer oeil pour oeil ou dent pour dent.
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La revanche n'est pas nécessairement directe : elle se retourne parfois et même souvent contre d'autres victimes. C'est par exemple l'enseignant qui rend à volonté son cours ardu inconsciemment : et qui redresse les épines derrière la route qu'il a suivie .
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Alors, la victime « évalue » et troque la peine : deux yeux pour une dent ?
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La balance sert au marchandage...
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Techniques de l'aïkido, du tai-chi ?
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L'escalade finalement, conduit l'aveugle à tuer en compensation de sa propre vie désormais gâchée.
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Si la haine répond à la haine, comment la haine finira-t-elle ? C'est le pardon qui doit y mettre fin (légende shintô).
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L'escalade vengeresse est l'une des conséquences de la domination et de l'agressivité associées.
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Mais ne retrouve-t-on pas des préceptes similaires dans d'autres religions et philosophies humanistes ?
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Elle n'est pas nécessairement directe : elle se retourne parfois et même souvent contre d'autres victimes. C'est par exemple l'enseignant qui rend à volonté son cours ardu inconsciemment, et ''qui redresse les épines derrière la route qu'il a suivie''.
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Et dans le pire des cas, elle aboutit aux paroxysmes des escalades guerrières avec leurs « frappes préventives », leurs « (re)conquêtes territoriales » et toutes les formes plus ou moins élaborées d'ingérences politiques.
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Version actuelle

La justice est une notion aussi abstraite que l'égalité sur laquelle elle s'appuie, symbolisée par la balance. En fait, souvent, la justice n'est qu'une sorte de catalogue de prix associés aux objets et aux actes qui, mis en balance, permet de mesurer ce qui est perdu/donné par l'un et pris/reçu par l'autre. Évidemment, ces « prix » sont liés à la culture locale où a lieu le jugement, ce qui rend difficile une Justice commune à tous. Pour éviter que cette Justice soit soumise aux caprices des hommes, des dominants en particulier, beaucoup s'en remettent à des valeurs morales divinisées. Hélas ! Chaque religion et chaque interprétation créant un schisme plus ou moins important ont leurs propres valeurs, soutenues d'ailleurs par les dominants « religieux » qui y trouvent leur compte... Entre les « justes prix » des supermarchés et les guerres justes, que de justices qui ne mettent même pas d'accord les dieux entre eux ! S'il est possible de mesurer le prix physique d'un objet ou d'un travail, comment mesurer l'abstrait de la pensée et des sentiments ? Comment donner un prix à la vie même ?

Le second aspect de la Justice est l'épée dont la fonction est de « trancher », de manière non pas aveugle à la réalité, mais aveugle aux sentiments qui font pencher la balance. Elle fait « respecter » l'évaluation de la balance en faisant payer une « indemnisation » à l'agresseur pour ce qu'il a soustrait à la victime. Cette dernière semble être aussi mal placée que le bourreau pour se faire justice, puisque son désir n'est pas nécessairement de rééquilibrer le « déséquilibre judiciaire », ou injustice. Plus encore que de récupérer l'équivalent ce qui a lui a été pris, la victime risque de souhaiter inverser le « déséquilibre de justice » pour faire subir au bourreau ce même sentiment d'injustice.

Le problème du désir de vengeance, c'est qu'elle peut prendre comme la colère le dessus sur tout raisonnement. Pourtant, même si tuer l'assassin de l'être aimé ne rend pas ce dernier, le désir de vengeance peut devenir une obsession et ces dégâts peuvent durer plus longtemps que la colère. Elle peut même se perpétrer chez les descendants et devenir un héritage familial, voire culturel !

La vengeance devient alors l'épée aveugle et assoiffée de la justice.

Même si la loi du talion semble vouloir limiter l'escalade vengeresse, il n'est pas souvent réaliste de payer oeil pour oeil ou dent pour dent. Alors, la victime « évalue » et troque la peine : deux yeux pour une dent ? La balance sert au marchandage...

L'escalade finalement, conduit l'aveugle à tuer en compensation de sa propre vie désormais gâchée.

L'escalade vengeresse est l'une des conséquences de la domination et de l'agressivité associées. Elle n'est pas nécessairement directe : elle se retourne parfois et même souvent contre d'autres victimes. C'est par exemple l'enseignant qui rend à volonté son cours ardu inconsciemment, et qui redresse les épines derrière la route qu'il a suivie.

Et dans le pire des cas, elle aboutit aux paroxysmes des escalades guerrières avec leurs « frappes préventives », leurs « (re)conquêtes territoriales » et toutes les formes plus ou moins élaborées d'ingérences politiques.

Il faut à un moment donné, faire abstraction de cette Justice et choisir entre « jamais plus ça ! » et « vengeance ! ».


Si la haine répond à la haine, comment la haine finira-t-elle ? C'est le pardon qui doit y mettre fin (légende shintô).

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