Vipère sous l'oreiller

 

Un article de Livingstone.

La vipère sous l'oreiller
ou comment maîtriser l'agressivité et la peur si l'on se contente de les refouler ?


Cacher la vipère sous l'oreiller est plus dangereux que de l'affronter. Si cette attitude rassurante permet de s'endormir en paix, elle laisse l'animal libre de mordre pendant le sommeil.

Il en est ainsi de chaque défaut (au sens large de la psychologie et non restrictif de la morale) que l'on n'ose pas regarder en face. Le défaut a beau être camouflé ou invisible, il n'en reste pas moins qu'il continue à exister et surtout à interagir avec et au travers de chaque action. Il en résulte des comportements parfois « complexes ». Certains passent inaperçus, d'autres, trop visibles sont perçus comme des névroses, et enfin, les plus « rusés » exploitent leurs faiblesses jusqu'à attirer l'admiration.

Le plus grave, est qu'il existe de nombreuses personnes capables, intuitivement ou sciemment, de réveiller le serpent qui dort en soi.

Ainsi, si quelqu'un se sent écrasé par un autre ou par le groupe auquel ce dernier appartient, l'instinct le poussera soit à attaquer soit à fuir. Lorsque l'éducation impose le refus de la révolte, il ne reste plus qu'à trouver une échappatoire. Hélas, souvent la fuite, la retraite ou l'esquive ne sont pas toujours possibles. Aussi l'ultime solution consiste trop fréquemment à « ignorer » les faits.

Dans le domaine de la dominance, il est aisé à certains démagogues de réveiller l'esprit de la « victime », le serpent qui dort sous l'oreiller. Il est tellement commode de pouvoir dire « ce n'est pas ma faute, c'est celle de ceux-là ! »

Il ne faut pas être bien malin pour comprendre entre les lignes de quelles démagogies et de quelles haines il est fait allusion, elles sont si nombreuses. Mais cela n'a pas d'intérêt, ici ! Ce qu'il faut, c'est déraciner le mal à la racine ! Là où ça fait mal ! Cela consiste entre autres à rejeter aussi les autres démagogues : ceux qui nous apprennent à cacher la vipère. Ceux qui nous font croire que nous sommes les justes.

En général, après un bon examen de conscience il ne reste bientôt plus de pouvoir en place qui paraisse digne de confiance.

Il a fallu à peu près un demi-siècle pour que les idées de Freud soient divulguées. Il faut craindre sans doute plus de rejets, voire de censures, avec celle de H. Laborit, car ses idées concernent le « Pouvoir ». Tous les pouvoirs : politiques, religieux, militaire, philosophiques... On peut encore attendre longtemps que la « compréhension » de l'« agressivité » émerge au grand public.

Et entre-temps ? La nature a prodigué, au moins aux mammifères, l'art du jeu. Aussi, il est possible de dévoiler notre nature et d'apprendre à vivre avec grâce aux simulacres qu'offrent les jeux de rôles et les différents arts martiaux. Il s'agit au moins de vaincre la peur de l'autre et de canaliser ses propres colères. Ainsi, en aïkido par exemple, on enseigne qu'entre la fuite et l'attaque il existe une troisième voie, celle de l'harmonie. Maîtriser son cerveau reptilien ou du moins canaliser ses pulsions peut conduire à la sérénité du maître qui dit : « Je viens vers toi, les mains ouvertes. Mais s'il le faut, je me défendrai avec mes armes : mes mains ouvertes ». Un maître peut parler ainsi, car il est libre, et personne ne lui dictera la conduite à suivre. Devenir le maître de soi est peut-être une aventure bien plus passionnante que celle de vouloir dominer les autres.


Pour valider le concept hôdon, nous avons tenté d'examiner l'application de la charte à quelques thèmes «brûlants».
Ces articles sont classés sous la rubrique Noeuds de vipères et ont le bandeau suivant:

Du point de vue hôdon, il faut éviter de « cacher la vipère sous l'oreiller » : c'est l'un des exercices de cet article.

Celui-ci analyse sous l'angle de l'esprit hôdon sur ce sujet particulier l'application pratique de la Charte de Hôdo, c'est-à-dire:

Autres articles dans le panier de vipères

«Devenir maître est ce que je peux vous souhaiter de mieux.»


 Tous les sites de Hôdo