planète Hôdo
Tome I, Pionniers
Chapitre 11. Vent de panique.

— Non! Ne faites pas ça! cria une voix.

— Qui…?

— C'est moi, Tcherenkov, Commandant. Vous faites erreur. Nous nous écartons de la trajectoire initialement prévue. La moindre déviation risque de nous conduire à des milliards de kilomètres de notre destination finale. Il faut passer tout de suite dans le second tunnel.

— Au risque de percuter ce soleil?

Le savant ne répondit pas tout de suite. Il avait quelque peine à rassembler ses esprits après un réveil brutal.

— Nous pouvons nous contenter de le frôler. A la vitesse que nous aurons, cela fera comme si vous passiez rapidement votre main au-dessus de la flamme d'une bougie.

— Alors, dépêchez-vous de réévaluer notre itinéraire. Vous avez carte blanche pour pouvoir disposer en priorité de toutes les ressources scientifiques, humaines et techniques, de ce vaisseau. Mais tant que vous ne m'aurez avancé aucune précision pour qu'Andy soit en mesure de mettre en œuvre vos nouvelles données, je ne changerai pas de cap.

Nic soupira en se rappelant les mots de Cheng: "Promettez-moi que nous remettrons cela, Nic, dès que tout risque sera écarté, ou… qu'aucun espoir ne sera plus possible". Avec une accélération de trois g! Il avait déjà de la peine à soulever les paupières, alors le reste! D'ailleurs cette idée lui fit penser qu'il devait prévenir les équipes médicales. Trois g pendant plusieurs heures, était-ce bien réaliste? Si çà ne l'était pas, alors tant pis, il diminuerait la poussée afin que les derniers instants de vie soient supportables.

La réponse d'Adela ne se fit pas attendre. Elle refusait catégoriquement en tant que chef médecin que l'équipage supportât plus de deux heures une telle accélération. A la nouvelle, Andy écarquilla les yeux, calcula rapidement une nouvelle trajectoire, discuta avec Makuta, comparèrent leurs résultats pour finalement annoncer à Nic:

— L'étoile que nous avons devant nous est légèrement plus petite et froide que le Soleil. S'il elle était dépourvue de masse, nous raserions sa chromosphère, mais ce n'est, hélas, pas le cas.

Nic était perplexe. Entre la sécurité maximum prévue par Andy, l'immobilisme imposé par Adela et le grand saut préconisé par Mikhaïl, il avait vraiment l'embarras du choix. Il rappela le savant russe, mais il n'eut aucune réponse ferme quant aux effets sur le X2-plasme en traversant une étoile. Tcherenkov se perdait en conjectures, évoquant des effets anti-gravitationnels et de luminescences bleuâtres. La seule certitude qu'avait le physicien, c'était que, si tout se déroulait comme prévu, la seconde traversée du miroir devait s'amorcer dans un peu moins de quatre heures et qu'il était impossible de tomber sur le soleil qui inquiétait tant Nic, puisque le vaisseau ferait demi-tour. Tant pis, de toutes les autres solutions, seul le grand saut laissait planer le doute sur une fin inexorable, c'était donc l'unique choix.

— Andy, préparez-vous à reprendre notre trajectoire initiale. Nous tenterons notre seule chance de survie et tant qu'à faire nous essayerons de ne pas nous égarer. Chargez les données dans l'ordinateur dès que vous serez prêt. A ce moment, Roxane, vous reviendrez en pilotage automatique.

Puis, s'adressant à Jeanne, il lui demanda de communiquer à tous les habitants du Livingstone de rester sanglés et enfermés dans leur sarcophage jusqu'à nouvel ordre.

— Commandant! intervint Makuta, cette étoile, ne ressemble en rien à ce que nous connaissons. Elle est plate comme un confetti, émet un spectre inconnu, un type K complètement décalé vers l'ultraviolet.

Tcherenkov qui semblait totalement absorbé à sa tâche, leva les yeux de son allinone. Une lueur brillait dans son regard comme si on venait de lui raconter quelques blagues particulièrement drôles.

— Cher maître Chibwabwa, avez-vous consulté notre tachymètre? Nous voguons à une vitesse proche de c. Nous n'avons certes pas l'habitude de vivre à cette vitesse et je reconnais que moi-même, j'ai mis du temps à réaliser la situation, non seulement moi, mais l'ordinateur de bord programmé par des gens comme nous. Vous voyez là un effet de la relativité, la contraction de l'espace. Votre curieuse étoile est bien une sphère en réalité. Toutes les mesures que nous effectuons actuellement risquent d'être erronées ou mal interprétées.

— Mais alors, nous en sommes très éloignés!

— Pour un observateur de ce monde, nous sommes à plus d'une semaine de la collision. C'est ce que nous avions d'ailleurs calculé sur Terre, mais nous n'avions pas pensé aux voyageurs. Et parmi eux, je vous le redis, moi-même ai cru à une erreur fatale. Nous sommes les premiers humains à découvrir ces nouvelles impressions.

— Excusez-moi, intervint Nic, mais pourquoi devons-nous faire demi-tour pour revenir à notre course initiale et cela pour repartir dans l'autre sens instantanément après? Je crois que je n'y comprends plus rien.

— En fait, nous avons fait la première moitié du chemin à reculons dans le passé, et maintenant nous repartons tout droit vers le futur. Ainsi, nous reviendrons à l'époque du début de notre épopée, mais à des millions de kilomètres de notre point de départ. Cependant, à chaque réflexion dans l'espace temps, il faut régénérer le X2-plasme qui naît et meurt, au-delà et en deçà, d'une certaine vitesse car la vitesse de la lumière est une discontinuité qui ne se franchit que par bond.

Nic n'insista plus. Il aimait les sciences, et il en avait pas mal ingurgitées durant son cursus. Mais là, il sentait qu'il s'aventurait dans un domaine que peu de spécialistes maîtrisaient. Ce qui l'énervait par dessus tout, c'était l'inactivité à laquelle étaient contraints les astronautes depuis le point de rendez-vous jusqu'à la destination finale, une planète semblable à la Terre aux dires des spécialistes dont Chibwabwa, le premier à l'avoir cataloguée. La seule d'ailleurs parmi toutes celles qui furent découvertes, ayant en plus d'une masse et d'une composition équivalente, une orbite similaire autour d'un astre de même type que le Soleil.

Mikhaïl eut la finesse de deviner ce qui gênait Nic.

— Vous comprenez peut-être maintenant que le terme "téléportation" est inexacte. Pourtant, s'il y avait eu téléportation, tous les astronautes auraient compris que cela se passait malgré eux, et auraient attendu patiemment la fin du transfert. Mais en fait, il s'agit plutôt d'un voyage sur rails. Ce qui vous fruste, n'est-ce pas?

Nic haussa les épaules. Evidemment, chaque moitié du trajet était un tunnel, et entre les deux, un étroit couloir n'offrant aucune possibilité de tourisme. Pas très palpitant, tout ça! Encore, si on pouvait voir le paysage, mais même pas. Il aurait mieux valu qu'il ne s'éveillât pas jusqu'à… Jusqu'à cette palpitante plongée dans le "miroir", seul intérêt du voyage. En attendant, il ne lui restait qu'à essayer de passer le temps. Pas facile dans un sarcophage. La seule chose qu'il pouvait faire, était d'écouter de la musique ou de la lecture, mais il n'en éprouvait aucune envie. Il se contenta de ressentir l'accélération qui changeait régulièrement d'orientation pour ne pas gêner outre mesure les passagers du sea-morgh'N. De plus en plus, il était arraché de son dossier. Soudain, sans aube annonciatrice, les lueurs de l'astre apparurent au travers du panneau frontal. Le cercle lumineux s'élevait lentement, puis s'immobilisa. Le Livingstone était de nouveau face au soleil qui était sensiblement plus large. Bientôt, il pourrait donner l'autorisation de circuler librement.

Quand enfin, l'accélération revint à la normale, nombreux furent ceux qui restaient allongés dans leur couchette, savourant leur légèreté enfin retrouvée. Les parois des sièges de la cabine de pilotage se rétractèrent, libérant les astronautes de leur protection, en chuintant dans le silence à peine perturbé par des bruits lointains de machinerie ou par les effets sonores des différents appareils informatiques qui simulaient les cliquetis des claviers, boutons, manettes et tout autre antique objet mécanique.

Nic consulta l'heure, le moment était arrivé. Il se leva et se dirigea vers la porte du couloir. Un appel du allinone le figea sur place. Adela l'appelait en privé pour lui donner des informations qu'elle jugeait importantes. Comme si cela ne pouvait attendre! Au point où ils en étaient… Ou le Livingstone bondissait en enfer, si Mikhaïl et ses acolytes s'étaient trompés, ou il bondissait aveuglément vers une destination inconnue et incertaine.

Adela était, certes, une belle femme mais il ne désirait pas se trouver seul avec elle lors de l'entrée dans le "miroir". Ce n'était pas ce qu'il avait prévu. Aussi, arriva-t-il très contrarié dans le cabinet du médecin. D'emblée, celle-ci lança:

— Commandant, il n'y a pas d'effet "miroir".

— Comment?

— Un sabotage. Vous savez que dans tout vaisseau, on diffuse des parfums dans l'atmosphère, pour désodoriser et pour stimuler certaines activités cérébrales. Avec la grippe, j'ai fait remplacer les bouteilles de parfum par d'autres, contenant des désinfectants et des antibiotiques. Lorsque vous m'avez demandé d'endormir tout l'équipage, je comptais les changer pour y mettre le somnifère. Or je découvris que l'une de ces bonbonnes s'était inexplicablement transformée en ceci:

Elle brandit l'objet cylindrique qu'elle avait montré la veille.

— Qu'est-ce? s'impatienta Nic.

— A votre avis?

— Du parfum, à première vue.

— J'ai analysé le contenu. Du Bêta-Alpha, plus communément connu sous le nom de "Béatitude aphrodisiaque". La plus belle drogue inventée par les services d'armement biologique. Il est rare, voire unique, que l'armée produise un toxique aussi charmant! En fait, il s'agissait d'un échec. Ce gaz lourd devait être un phéromone synthétique soit pour encourager les "bons" soit pour flanquer le désordre chez les "mauvais", je n'en sais rien, cette partie de l'histoire du produit est confidentielle défense, et ne m'importe pas. Les essais furent décevants et l'invention dut rejoindre bien d'autres rebuts dans les déchiqueteuses. Mais, l'un des expérimentateurs s'était arrangé pour conserver le dossier afin de s'en servir à son propre compte. Ainsi, ce produit, secret à l'origine, s'infiltra dans le monde civil, où il commença à apparaître dans les milieux de l'élite politico-financière, ainsi que dans certaines boîtes de nuit sélectes. La production du gaz était heureusement trop complexe et donc trop coûteuse pour atteindre les autres couches sociales, aussi fut-il aisé pour nos gouvernants d'en interdire l'usage.

— Et pourquoi? Quels en sont les dangers, les effets secondaires? s'inquiéta Nic.

— Médicalement parlant, cette drogue est moins nocive que l'alcool. Mais les risques d'accoutumance psychique sont très fréquents. De plus, seuls les consommateurs s'en trouvent béats, mais non le conjoint ou l'amant jaloux qui n'a pas participé à la "fête", ce qui provoqua quelques crimes qui scandalisèrent les hauts responsables de la société ainsi que les moutons qui se gavaient de cancans.

— Accoutumance, dites-vous? s'enquit Nic, tout éberlué.

— Ah! Je vois. Vous pouvez me faire confiance, ne suis-je pas votre toubib. Si je ne m'abuse, vous êtes en manque, n'est-ce pas? Ça passera sans problème. Vous n'y avez touché qu'une fois. Comme l'alcool qui procure cette sensation d'oser être soi en dehors de toute contrainte sociale, cette drogue permet de matérialiser les fantasmes érotiques en effaçant les barrières morales. L'amour est un sentiment ambigu flottant entre deux eaux, la sympathie cérébrale qui attire deux êtres et le rassasiement sexuel qui guette en permanence dans les tréfonds de notre animalité. La "béatitude aphrodisiaque" provoque une sorte de court-circuit entre ces deux mondes. Je dirais même que plus l'éducation sentimentale et sexuelle a été rigide ou occultée, plus les plombs sautent. C'est probablement votre cas Commandant. Je crois savoir que vous êtes issu d'une famille puritaine et spartiate, de ces familles où jamais personne ne se plaint, ne se confie, n'avoue même ses sentiments. L'amitié entre personnes de même sexe est chose noble. Mais hors du mariage, aucune affection n'est tolérée pour le sexe opposé. Une aberration dans une société qui se veut unisexuelle. Une société qui, paradoxe, cultive l'amour platonique en secret de peur d'être ridicule. Une société qui renie ce qu'elle engendre!

Nic ne savait que répondre, Adela voyait juste. Une angoissante tristesse l'envahissait. Il était le chef de ce vaisseau, le chef de cette expédition, mais il n'était même pas son propre maître. Il n'était pas plus qu'un de ces automates où les instructions de base étaient les gênes, et le programme, celui d'une éducation anonyme. Le médecin reprit la parole, voyant le désarroi de l'homme.

— Je ne vous ai pas encore tout dit. Un appareil était fixé sur la bouteille et commandait la valve. Je l'ai remis à Diana pour confirmer mes soupçons.

— Lesquels?

— Je pense que cette bouteille a dû être installée au moment opportun et que le mécanisme devait déverrouiller sa fermeture à un instant précis, en l'occurrence, le début du saut.

— Ce qui signifierait que quelqu'un voulait nous distraire pour agir discrètement. Où en sont les observations de Diana?

— Voulez-vous que nous l'interrogions maintenant?

— Je vous en prie.

En choeur, Adela et Nic prirent leur allinone. L'une se renseigna auprès du chef scientifique tandis que l'autre appelait d'urgence le chef de la sécurité qui était resté dans la cabine de pilotage.

Quand le Japonais pénétra dans le cabinet, la nouvelle était confirmée. Il y avait eu tentative de diversion. L'ordinateur avait bien "senti", au sens propre, la présence d'un gaz anormal dans l'air, mais tous étaient préoccupés par la traversée du"miroir d'Alice", et ce fut Nic en personne qui donna l'ordre de faire taire la machine.

— Suivez-moi vite, intima Nic à son officier, je flaire d'où vient le coup…

— Richard?

— Je le crains, maugréa-t-il en quittant la pièce.

— Et voilà mes deux Japonais qui s'en vont en guerre… ironisa le médecin qui ne s'était pas départi de son calme.

— Deux? s'étonna le vrai.

— Tu ne t'étais pas rendu compte que si tu avais tant d'estime pour Nic, c'était surtout parce qu'il te ressemble. Sauf que lui pâtit d'une culture chrétienne entachée de culpabilités qui enveniment son âme.

— Adela! On ne dit jamais de mal de son chef. On lui doit le respect…

— On, on, on! Voici bien un mot plus haïssable que le "moi" de Pascal. Donne-moi un nom sur ce "on". Je crois qu'il faudra que je vous initie à la sagesse d'Héliopolis. J'en ai la possibilité. Sachant que j'étais acceptée pour ce voyage, le Grand Maître m'a investie du pouvoir d'introniser un mâle.

— Ce sera lui, coupa Katsutoshi. C'est à lui que revient ce droit.

— Tu ne veux pas en profiter? s'enquit la femme.

— Ce n'est pas mon rôle, répondit-il en portant la main à la garde de son katana. Et puis, moi, je grandis quand mon maître grandit.

— Qu'il en soit ainsi, Toshi. Je m'occuperai de vous quand le moment sera venu, Commandant, futur Grand Commandant.

— Ca coûtera combien? improvisa Nic tout en tirant fermement son officier par la manche, prêt à prendre fuite devant une Circé déchaînée.

— Ne vous défaussez pas Nic! Vous savez qu'il ne sert à rien de courir. Ne soyez pas effarouché, je n'ai rien d'une sorcière et je sais que vous n'avez pas la fibre particulièrement mystique. Vous seriez plutôt du type magicien.

— Nefertiti, voudriez-vous faire de moi votre Aménophis? tenta-t-il d'ironiser

— Akhenaton! Pas Aménophis. Vous comprendrez plus tard. D'ailleurs avez-vous besoin d'un nom initiatique "Old Nick"? Je préfère quant à moi latiniser Lucien Porte, "Lucifer" n'est-ce pas charmeur? Surtout pour un Prométhée.

— Adela, vous êtes sûre que tout va bien? demanda le Commandant de plus en plus inquiet, se demandant s'il ne voyait pas là un effet secondaire de la fameuse drogue Bêta-Alpha.

— Vous voyez que j'ai raison! je manipule vos peurs secrètes. Voulez-vous toujours en être victime? Voulez-vous que d'autres vous mènent par le bout de vos angoisses avec des intentions moins honnêtes que les miennes? Allez! courez à votre devoir, mais réfléchissez plus tard à ce que je vous ai proposé, vous en aurez sûrement l'opportunité.

Nic ne se fit pas prier deux fois, et se rua dans la coursive. Tout en courant vers le module de captivité de l'assassin, il ne put s'empêcher de demander au Japonais s'il avait bien entendu le médecin l'appeler "Toshi". En guise de réponse, l'Asiatique lui rendit un sourire empli d'espoir et dit laconiquement que c'était plus court. Décidément, c'était une manie dans les sectes de changer de nom. Quelques enjambées plus tard, Katsutoshi murmura "Le soleil qui se lève, éclaire un nouveau jour". La voix était haletante, faible, dans un désir partagé d'être et de ne pas être compris. Mais Nic avait saisi et les paroles et le sens, et ne savait s'il devait se réjouir ou craindre pour son officier. Soudain, juste avant de franchir le sas, ce dernier s'arrêta.

— Commandant, attendez! Je crois que je vous dois des explications.

Nic attendit en silence.

— Depuis l'arrestation du meurtrier, je n'ai cessé de croire qu'il y avait un complice à bord. Et mes soupçons se sont portés sur Adela, car comme l'avait fait remarquer Ytzhak Agnon, c'était elle, la seule personne qui connaissait les habitants de ce vaisseau, la seule qui découvrait leur véritable personnalité à travers des brides d'informations contenues dans la base de données. Aussi, me suis-je mis à l'étudier.

Le Japonais se tut. Il lui était difficile d'en parler. Nic avança un "Et?" curieux de connaître la suite des aveux de son compagnon.

— J'ai même profité de la grippe pour mieux l'approcher. Et… Nic, je suis vraiment tombé amoureux d'elle. Et je crois que c'est vraiment réciproque.

— Elle ne s'est jamais rendue compte de rien?

— Je ne le lui ai pas raconté quels étaient mes sentiments à l'origine. Mais le plus grave, plus que l'amour, plus que la vie, c'est mon honneur qui est en jeu… C'est que…

Nouveau silence.

— C'est que je reste convaincu qu'elle est complice. Commandant, il faut me démettre de ces fonctions, je ne suis plus digne de foi.

Nic posa la main sur l'épaule de l'officier et le poussa vers le sas.

— J'en prends note, Katsutoshi. Et je trouverai une solution, en attendant, continuons.